Mohamed Charfi, Président de l’autorité indépendante des élections : «Notre mission, redonner la parole au peuple»

Mohamed Charfi, Président de l’autorité indépendante des élections : «Notre mission, redonner la parole au peuple»

L’ancien ministre de la Justice, garde des Sceaux, Mohamed Charfi, dirigera l’Autorité nationale indépendante des élections.

M. Kebci – Alger (Le Soir) – L’Autorité nationale indépendante des élections qui vient d’être instituée à la faveur d’un projet de loi adopté le week-end dernier par les deux Chambres du Parlement aux côtés du projet amendant la loi régissant le régime électoral, a été installée, hier dimanche. «Fruit du processus de médiation et de dialogue par le panel éponyme cordonné par Karim Younès, cette autorité, composée de cinquante membres, a été officiellement installée, hier dimanche, lors d’une cérémonie tenue à l’hôtel El Djazaïr.

Karim Younès, qui a mené les concertations pour le choix des membres de la nouvelle autorité dédiée aux élections, a, ainsi, achevé sa double mission en dépit d’une désapprobation de larges pans de la classe politique, de la société civile et surtout du mouvement populaire.

Aussitôt plébiscité à main levée par les membres de cette autorité en étant candidat unique au poste de président, Charfi a reconnu les «difficultés» auxquelles fera face cette instance qui, selon lui, travaillera dans le sens de «redonner la parole au peuple afin de décider de son avenir et édifier un Etat où tout citoyen jouira de ses droits et de sa citoyenneté dans le cadre de la loi». Ce qui constitue la mission de l’heure de l’instance qu’il dirige, celle, poursuit-il, de «concrétiser la revendication principale du peuple, celle de choisir librement celui qui le représentera au plus haut sommet de l’Etat». Une mission, ressassera encore Charfi, difficile du fait que cette autorité aura à assumer des prérogatives qui relevaient de trois ministères, ceux de l’Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères et enfin, celles du conseil constitutionnel. Et dans un point de presse tenu en début d’après-midi, Charfi a qualifié l’instance qu’il dirige désormais d’«unique en son genre» et qu’elle constitue le «fruit de la volonté populaire», promettant que la confiance perdue entre les électeurs et les pouvoirs publics sera «rétablie petit à petit».

Pour lui, le peuple algérien a réussi à consacrer la démocratie véritable sur le terrain, affirmant que le commandement de l’armée est déterminé à accompagner le peuple algérien. Pour l’ancien ministre conseiller juridique à la présidence de la République, «l’interprétation de la Constitution ne sera pas désormais l’apanage des institutions traditionnelles mais aussi de la volonté populaire».

A propos de son «différend» avec l’ex-secrétaire général du parti FLN, Ammar Saâdani, qui avait qualifié l’ancien ministre de l’Energie Chakib Khellil de «meilleur des ministres», sollicitant, selon lui, son aide pour le sortir de l’affaire Sonatrach 2, et, contre lequel, d’ailleurs, un mandat d’arrêt international a été lancé du temps où il était ministre de la Justice, garde des Sceaux, Charfi a préféré faire l’économie de tout commentaire. Il se limitera à dire que la justice «suit son cours naturel, nous n’avons pas besoin de plus que cela».

Pour revenir à la composante de l’Autorité nationale indépendante des élections, ses inspirateurs ont dû puiser dans des organisations locales et nationales et des compétences académiques inconnues du grand public. Exception faite de certaines figures, comme le coordinateur du Cnes, Abdelhafidh Milat, ou encore le président du Conseil national de l’Ordre des médecins, Mohamed Bekat Berkani, des journalistes Hafnaoui Ghoul et Mohamed Rabah, et de l’ex-cadre du FFS et vice-P/APW d’Alger, Soraya Louz épouse Si-Bachir, qui a rejoint TAJ depuis quelque temps.

M. K.