Mohamed Amine Hadj Saïd, secrétaire d’Etat « Des projets touristiques pour chaque wilaya »

Mohamed Amine Hadj Saïd, secrétaire d’Etat  « Des projets touristiques pour chaque wilaya »

Le secrétaire d’Etat chargé du tourisme, Mohamed Amine Hadj Saïd, a présenté, aujourd’hui, le bilan du premier mois de la saison estivale 2013, mettant en exergue la nécessité de s’inscrire dans une dynamique de technologie d’information et de communication notamment dans ce qu’on appelle maintenant les médias sociaux.

S’exprimant au Forum du journal Liberté, il a déclaré que durant le mois de juin 2013, 11.600.000 estivants ont été enregistrés. Selon lui, les wilayas d’Oran et Ain Temouchent, à elles seules, ont enregistré près de 4 millions.

Le ministre a tracé bilan du secteur et la vision de l’Etat par rapport à la relance du tourisme en Algérie. M. Hadj Saïd a abordé la stratégie nationale et le schéma directeur d’aménagement touristique, approuvé par le gouvernement en 2008 et qui s’appuie, a-t-il précisé, sur les cinq dynamiques imbriquées l’une dans l’autre. A savoir le plan destination, le développement des investissements, la mise à niveau du plan qualité du tourisme, la chaîne touristique, le financement et l’accompagnement. Il a souligné que « si un élément bloque, c’est toute la stratégie qui s’arrête».

Il a ajoutera : «Nous n’avons pas le droit de faire une fixation sur les investissements au détriment des autres dynamiques. Parce que cela va provoquer un déséquilibre de la stratégie et empêche d’avoir les résultats que nous espérons. La finalité de cette stratégie est de monter une vraie industrie touristique en 2030».

Les médias sociaux influencent les voyageurs

Dans le même cadre, il a indiqué que «si nous voulons monter aujourd’hui une véritable industrie touristique, nous devons nous inscrire dans une dynamique de technologie de l’information et de communication et les réseaux sociaux qu’on appelle maintenant les médias sociaux, tellement que leur impact est fort». «Ces derniers influencent beaucoup les voyageurs», a-t-il ajouté.

«Nous ne pouvons pas faire la promotion de la destination Algérie comme on la faisait dans les années 70. Les tendances ont changé, les temps aussi», a-t-il expliqué, soulignant que plus de 70% des réservations de voyages dans le monde se font en ligne. «En Algérie, plus de 70% de la population a moins de 30 ans et plus de 4 millions d’Algériens utilisent les médias sociaux où on trouve des témoignages sur les sites visités.

Concept de «Résilience» préconisé

Selon lui, il existe en Algérie 205 zones d’expansion touristiques (Z.E.T). 12 wilayas sur les 48 se partagent plus de 80% de ces Z.E.T C’est pour cela qu’il a préconisé d’adopter le concept de «Résilience». Ce qui veut dire qu’«il ne faut pas concentrer notre industrie touristique sur une zone. On ne doit pas faire une fixation par exemple sur le Sahara et dire le tourisme saharien», a-t-il expliqué. «Il faut provoquer cet effet de résilience. La résilience est la capacité à résister à n’importe quel aléa géopolitique et autres», a-t-il encore précisé. C’est dans cette optique qu’il a préconisé le tourisme domestique.

Pour le secrétaire d’Etat chargé du tourisme, le luxe, aujourd’hui ne se vit plus de la même façon qu’auparavant avec l’exigence de grands hôtels. Chaque région a ces spécificités. Il a donné l’exemple, du «Glamping» (glamour+camping) qui est une nouvelle tendance du tourisme de plain air et qui ne nécessite que de petits investissements.

Il a enchaîné dans le même ordre d’idée : «l’Algérie doit se démarquer. Elle ne doit pas concurrencer. Nous avons tous les atouts pour nous démarquer des autres destinations et construire notre propre destination sans pour autant entrer dans les jeux de la concurrence d’où nous ne pouvons pas tirer notre épingle». Il a mis également en exergue le rôle important que doivent jouer les agences de voyages qui sont, a-t-il dit, la locomotive du tourisme.

Il a indiqué que la plupart des agences de voyages sont pauvre en matière de produits touristiques à offrir à leurs clients. «Nous ne voulons pas des agences de voyage qui ne font que de la «Omra» », a-t-il encore souligné à ce propos. Il a reconnu qu’il y a un manque de coordination entre les acteurs du tourisme, à savoir les agences de voyage, les établissements touristiques et les autres acteurs du domaine.

Concernant les investissements, il a fait savoir que 730 projets sont agréés dont 57% de ces projets sont en cours de réalisation, 18% non encore lancés. Selon lui, 67% de ces projets seront construits dans des zones urbaines. Il indiqué que pour 2015, «nous avons une étape qui va nous permettre de réceptionner 75 000 lits». Il a évoqué également le volet formation en ce qui concerne les managers, les agents d’accueil et de réception, et autres catégories liées au tourisme. Il a, en outre, fait savoir que la Banque de l’Agriculture et du développement rural (BADR) est prête à accompagner les investisseurs dans le domaine touristique dans les zones rurales.

Lahcene Brahmi