Décidément notre ministre des Affaires religieuses et Wakfs, Mohamed Aissa n’en finit pas de nous étonner dans le sens positif du terme.
Il prouve qu’il n’a rien à avoir avec l’idéologie wahabite dominante en Algérie depuis la fin des années 80, celle là même qui a fait des ravages au sein de la jeunesse algérienne, les filles convertis au Djelbab et autre nikab et les garçons à la barbe hirsute et au kamis, propageant des idées rétrogrades importées du Moyen Orient.
Il est clair que les postions du ministre, conformes du reste aux préceptes de l’Islam, vont faire réagir les salafistes de tous poils qui avaient jusque là l’habitude d’entendre des discours officiels qui vont toujours dans le sens de leurs idées.
« L’Algérie est un pays multilingue et multiculturel »
Mohamed Aissa a indiqué, lundi à Oran, que l’Algérie « collaborera avec les membres de la communauté chrétienne et leur permettra de pratiquer leur religion, de même que les juifs, dans le cadre des lois de la République ».
S’exprimant en marge de sa visite du projet de complexe culturel islamique Abdelhamid Ibn Badis à Oran, il a souligné que l’Algérie est un pays multilingue et multiculturel qui accepte l’Autre et sa Constitution autorise le non musulman à pratiquer sa religion.
Il répondait à une question sur la réouverture des lieux de culte des juifs (synagogues). Le ministre a rappelé, par la même occasion, que l’Algérie est un Etat souverain qui compte plusieurs langues et cultures et qui est ouvert et accepte l’Autre, expliquant que sa Constitution, qui stipule que l’Islam est la religion de l’Etat, ne signifie pas la négation de l’Autre.
Mohamed Aissa a mis en avant, dans ce cadre, une série de rencontres qu’il a eues avec la communauté chrétienne composée d’étudiants africains, collaborateurs et experts exerçant dans le pays. Il a affirmé avoir rencontré des représentants de toutes les religions présentes en Algérie.
Concernant les lieux de culte des juifs, M. Mohamed Aissa a indiqué qu’ils existaient durant les années 90 et avaient été fermées pour des raisons sécuritaires, tout en adressant un message aux juifs algériens qui vivent encore dans le pays que l’Algérie n’est pas contre eux. « Un message qui ne dépasse pas ce contenu et qui n’a pas besoin d’interprétation ».
A ce sujet, le ministre a révélé l’existence d’une loi, adoptée en 2006, qui réglemente les pratiques religieuses des non musulmans, mais aussi les devoirs et les droits.
M. Mohamed Aissa a abordé également l’invasion sectaire qui représente, selon lui, des déviations, insistant sur la nécessité de lutter contre ces pratiques qui considèrent l’Autre comme non musulman.