Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa a dit qu’il était favorable à la laïcité mais pas « dans le sens d’écarter la religion de la gestion de l’Etat ».
Invité du Journal de 19H sur Echorouk News, le ministre des Affaires religieuses a dit ne pas « être contre la laïcité », ajoutant que « Je prends ma distance d’être en même temps l’imam et le ministre, d’être en même temps le mufti et le souverain, d’être en même temps le moufti et le juge».
« C’est une option déjà pré-arrêtée par nos ancêtres savants de l’Islam qui définissent un champ d’activité pour tout un chacun », a-t-il indiqué avant de soutenir: « Si cela s’appelle la laïcité, je suis laïc!».
Et Aïssa de préciser: « Je ne crois pas que ça soit une laïcité, parce que ça a été déjà le choix de Omar Ibn El Khettab lorsqu’il a décidé l’extérioriser certaines activités de la mosquée. Tel est le choix également de Mouaouia Ibn Abi Sofiane qui a décidé de transférer le Palais de Médine vers Damas et de résider dans un palais et non pas dans une mosquée».

Interrogé sur le déroulement des rites du Hadj 2016, le représentant du gouvernement a répondu que « le pèlerinage s’est passé beaucoup mieux que l’année dernière».
A la question du journaliste de savoir si le pèlerinage de cette année était celui de la dignité, un projet phare du ministère des Affaires religieuses, le ministre s’est montré hésitant assurant que « c’est un objectif que nous devons atteindre… ».
« Pour ce faire, il faut toute une réforme. C’est pourquoi nous nous étalons sur le quinquennat enregistré dans le plan d’action du ministère des Affaires religieuses qui entre dans le cadre du plan d’action du gouvernement », précise-t-il.
Par ailleurs, il a indiqué que « les services de sécurité poursuivent en justice au moins trois (3) pseudo-agences de tourisme, dont celle qui a délaissé 47 pèlerins en Arabie saoudite».
Interrogé sur l’éventuel danger chiite en Algérie, le ministre dira en substance: « le problème n’est pas le chiisme. Le chiisme est un rite reconnu par l’OCI (Organisation du congrès islamique) ».
Pour lui, « être algérien et chiite n’est pas un problème. C’est le prosélytisme chiite qui est le problème.
Questionné si un Algérien a le droit d’être chiite, le ministre répondra sans ambages que « toute confession d’ordre privé, l’Etat ne s’en mêle pas », expliquant que « L’Etat se mêle de la pratique religieuse collective ».
En outre, Mohamed Aïssa a réaffirmé que «la liberté de culte est un droit constitutionnel ».
Voici ci-dessous l’interview accordée par Mohamed Aïssa à Khaled Drarni sur Echorouk News.