Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, a souligné, hier à Biskra, la nécessité de promouvoir la culture wakf « socialement responsable et économiquement fiable » pour servir la société et l’intérêt général.
« Nous avons besoin de multiplier les efforts et de conduire les hommes d’affaires, les industriels et les commerçants de penser à mettre en place des biens wakfs à utilité sociale », a soutenu le ministre dans une allocution prononcée à l’ouverture d’un séminaire sur « Les wakfs en Algérie, état des lieux et perspectives », organisé en présence de son homologue palestinien, Youcef Adaïs. Mohamed Aïssa a également estimé qu’une entreprise économique, « quel que soit son chiffre d’affaires et quel que soit le nombre de ses employés, n’a pas de valeur sociale si elle n’a pas, dans la société, un impact heureux sur l’orphelin ou le pauvre ».
Il a également considéré que « l’approche administrative qui recense, répertorie et recouvre par voie judiciaire les biens wakfs détournés, restera insuffisante sans une réelle valorisation du foncier et autres vergers de statut wakf à mettre à la disposition d’hommes d’affaires pour créer des entreprises modernes génératrices de ressources financières qui seront destinées aux pauvres, aux démunis, aux réfugiés et à la Palestine ».
Le ministre a indiqué à cet effet que l’Algérie, sur instruction du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, instaurera un bien wakf pour Al Qods. La mise en œuvre de ce projet, dont « la totalité des recettes serviront la mosquée El Aqsa, sera lancée début 2016 » par le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs. « La notion de responsabilité sociale de l’entreprise en Occident équivaut à celle du wakf tel que perçue par la société musulmane depuis l’avènement de l’islam », a affirmé le ministre, relevant que l’Algérie compte de multiples wakfs à vocations éducative, sanitaire et autres, dont les plus connus, à travers les siècles, sont celui d’El Ghouthi qui fut soldat dans l’armée qui combattait les croisées sous Salah Eddine, celui de Lalla El Alia à Alger, de Lalla Achou à Ghardaïa et de Lalla Maghia dans l’ouest algérien. Au cours d’un point de presse animé en marge de l’ouverture de cette rencontre, Mohamed Aïssa a indiqué que son département a mobilisé 14 millions de dinars pour des opérations touchant les biens wakfs.
A une question relative aux mesures devant être prises à l’encontre d’agences de voyages ayant porté atteinte à des Algériens durant le hadj, le ministre a souligné que la liste des agences touristiques exclues, ou temporairement sanctionnées, a été publiée. Le cahier des charges inhérent à cette opération de hadj sera révisé de sorte à relever le niveau des services et à préserver la dignité du hadji algérien. Le séminaire est organisé au siège de la wilaya à l’initiative de l’Assemblée populaire de wilaya et de l’association locale Rawafid thaqafia. Le ministre devait également inaugurer, dans l’après-midi, un établissement religieux au chef-lieu de wilaya.