Lors d’une visite de travail effectuée à Chlef, le ministre de la Pêche a informé les pêcheurs que «des concertations sont en cours avec les différents partenaires, en vue de prendre en charge les préoccupations des gens de la profession et permettre une relance du secteur».
Avec son étendue accaparante sur la Méditerranée, l’Algérie ne pêche que 10 % des poissons de cette mer. Mauvais pêcheur, le secteur de la pêche et des ressources halieutiques figurent parmi les secteurs les plus frappés par la mauvaise gestion et la vétusté des équipements. Le poisson qui coûte aujourd’hui 300 DA le kilo aurait bien pu coûter beaucoup moins cher si le métier de la pêche avait lâché ses pratiques traditionnelles, si l’état des pêcheries é t a i t moins lamentable et si tous les autres acteurs de modernisation ne faisaient pas défaut.
Aujourd’hui, la situation est des plus préoccupantes, et les observateurs évoquent d’énormes retards à rattraper en termes de formation, gestion et équipement, tout comme la prise en charge sérieuse des préoccupations socioprofessionnelles des acteurs de la pêche. Pour sa part, le Département de la pêche et des ressources halieutiques a pris plusieurs mesures s’inscrivant dans le cadre de la modernisation du secteur, à l’exemple du système de contrôle de l’activité ainsi que la modernisation des pêcheries. Au cours de ce mois, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques Sid Ahmed Ferroukhi, a indiqué que son secteur allait améliorer l’efficacité du système de contrôle de l’activité de pêche en impliquant les autres secteurs avec les inspecteurs de la pêche.
«Le système de contrôle existe, mais on veut améliorer son efficacité», a-t-il indiqué à l’occasion d’une réunion avec les inspecteurs de la pêche. Une enveloppe de 40 milliards de dinars est par ailleurs consacrée pour la modernisation des pêcheries, selon le Département de la pêche. Lors d’une visite qu’il a effectuée hier dans la wilaya de Chlef, le ministre a informé les pêcheurs de cette wilaya que «des concertations sont en cours avec les différents partenaires, y compris la Chambre nationale de la pêche, en vue de prendre en charge les préoccupations des gens de la profession et permettre une relance du secteur». et d’ajouter, dans ce sens, que pas moins de 275 associations et autres coopératives de pêche ont été reçues par son Département ministériel dans le but de réfléchir à des solutions à même de permettre la relance du secteur et la prise en charge des préoccupations sociales des pêcheurs, toutes catégories confondues.

Lors de cette visite qui l’a mené aux ports de pêche d’El Marsa, Sidi Abderrahmane et Ténès ainsi qu’à une entreprise privée de construction de bateaux de pêche à Sidi Akkacha, le ministre a évoqué le besoin de promouvoir les actions de solidarité nationale avec les familles des pêcheurs lors de tout accident maritime, faisant allusion au naufrage du bateau de pêche «El-Khalif» disparu au large du littoral de Ténès le 31 décembre 2011 avec huit marins à son bord. A Jijel, ce ne sont pas les défaillances de pêcheries traditionnelles et celle de la gestion qui posent problème mais les professionnels pointent aussi du doigt la profusion d’intermédiaires dans le circuit de commercialisation du poisson qui est, en partie, à l’origine de l’envolée des prix des produits de la mer.
Ce facteur est mis à l’index car, ajoutent des marins pêcheurs, de nombreux intermédiaires interviennent dans le circuit de commercialisation, déjà défaillant, pour donner le «coup de grâce» au pouvoir d’achat des bourses moyennes.
Yasmine Ayadi