Modernisation des corps de sécurité, La feuille de route du ministère de l’Intérieur

Modernisation des corps de sécurité, La feuille de route du ministère de l’Intérieur

Le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales va mettre en place une nouvelle politique sécuritaire afin de lutter efficacement contre la délinquance, le crime organisé et de prévenir les risques des catastrophes naturelles et/ou industrielles.

Les dernières visites d’inspection du ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaïz, à l’Institut de criminologie et de criminalistique, relevant du commandement de la Gendarmerie nationale, en compagnie du général major Bousteïla, et à la Direction générale de la Protection civile, en présence du colonel Lehbiri, s’inscrivent dans cette optique. Une visite similaire est programmée, aujourd’hui, à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN).

Le gouvernement avait débloqué une enveloppe de 130 milliards de dinars pour la modernisation de la DGSN et de la DGPC à travers un plan d’action déjà mis en place et visant l’introduction de nouvelles dispositions afin de faire face « aux nouveaux défis sécuritaires ». Il s’agit d’une nouvelle feuille de route de la stratégie sécuritaire qui consiste en la réorganisation des corps constitués, leur modernisation, l’amélioration de la couverture opérationnelle et l’utilisation des nouvelles technologies dans la prévention des crimes. La mise en œuvre du plan d’action pour ces trois corps constitués vise le renforcement des moyens de lutte contre le terrorisme et les actions subversives, la lutte contre la criminalité, le trafic de drogue et la délinquance, la modernisation des moyens de la police technique et scientifique et la prévention des risques majeurs et des grandes catastrophes.

DGSN : vers la création d’un institut national de criminalistique

Pour la police, il est projeté la création d’un groupement de police judiciaire (GPJ) et d’un institut national de criminalistique (INC) à l’exemple de celui de la Gendarmerie nationale. Objectif : le renforcement de la lutte contre le crime organisé et le recours à la technologie dans les investigations. L’amélioration de la couverture sécuritaire de l’ensemble des circonscriptions du pays est l’un des axes de ce plan, selon le ministère de l’Intérieur, à travers la création de nouvelles sûretés urbaines. Il s’agit également de renforcer les brigades spécialisées, notamment dans les investigations, l’intervention et le maintien de l’ordre, que sont les BMPJ (Brigades mobiles de la police judiciaire) et la police technique et scientifique. En effet, trois laboratoires régionaux sont programmés dans les wilayas d’Ouargla, Bechar et Tamanrasset, de même pour les Brigades de la police des frontières (PAF) et les Unités républicaines de sécurité (URS), chargées du maintien de l’ordre. « La formation et l’investissement dans l’élément humain constituent un enjeu majeur pour la police algérienne dans sa lutte contre le crime à travers les programmes de formation arrêtés par les services de la DGSN », a affirmé le chargé de la communication de la DGSN, le commissaire Mohamed Filali.

DGPC : une unité par daïra

Au niveau de la Protection civile, le programme quinquennal en cours prévoit la modernisation et la densification des infrastructures pour atteindre l’objectif d’une unité de Protection civile par daïra, souligne le document du ministère de l’Intérieur. La couverture sécuritaire est estimée à plus de 78% actuellement. Elle devra atteindre les 100% en 2015. La DGPC a réussi à achever près de 80% du plan quinquennal, notamment en matière d’acquisition de matériels et d’actualisation des cartes de la « géographie des risques » par wilaya et par commune, a précisé le sous-directeur des statistiques et de l’information, le lieutenant-colonel Farouk Achour. Quant à la réalisation d’un document sur le risque sismique en Algérie et d’une base de données sur les inondations, le même responsable a soutenu qu’elles sont en cours de réalisation, notamment par le biais de l’élaboration de la cartographie sismologique et la carte des glissements de terrain, grâce au Schéma de wilaya d’analyse et de couverture des risques (Swarc) qui recense les risques majeurs.

Neïla B.