Modernisation de la voie ferrée Thenia -Tizi Ouzou,10 kilomètres en une année

Modernisation de la voie ferrée Thenia -Tizi Ouzou,10 kilomètres en une année

P111224-09.jpgLa wilaya de Tizi Ouzou est complètement isolée du reste du pays en matière de transport ferroviaire

Annoncé en 2008, le projet ne sera peut-être réceptionné qu’en 2013!

La réfection de la ligne ferroviaire reliant Thenia à Tizi Ouzou est renvoyée constamment aux calendes grecques. La wilaya de Tizi Ouzou est complètement isolée du reste du pays en matière de transport ferroviaire. Alors que la région souffre énormément du manque d’autres moyens de locomotion en commun. Une destination du reste des plus rentables en la matière. Il faudra sans doute attendre encore plus longtemps pour voir le projet de liaison prévu depuis des lustres se transformer en réalité.

Le projet de modernisation et d’électrification de la ligne ferroviaire reliant, sur une distance de 64 km, la localité de Thenia (Boumerdès) à celle de Oued Aïssi, dans la wilaya de Tizi Ouzou, «sera livré en juin 2013!», a indiqué, jeudi, le représentant du groupe d’entreprises réalisatrices du projet, au nombre de quatre (portugaise, turque, espagnole et algérienne (Etrhb).

L’Agence nationale d’étude, de suivi et de réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif) ressort cette fois-ci «certaines difficultés d’ordre technique», qu’il s’agit d’aplanir. Le représentant de cette agence dont au moins 2 responsables ont eu maille à partir avec la justice quand d’autres ont été limogés, a fait état également de la nécessité d’approvisionner les chantiers en matériaux de construction autrement dit des agrégats nécessaires, pour remplacer la terre résultant du déblaiement du tracé de la ligne ferroviaire. Le taux d’avancement des travaux de ce projet a atteint 12%, selon le directeur des transports.

Amar Ghoul, le ministre des Transports s’est déclaré «satisfait» du seuil atteint par les chantiers, du fait, a-t-il dit, que «les travaux concernant les tunnels et les viaducs, la partie la plus difficile, sont en voie d’achèvement».

En Algérie, la construction d’un tunnel, un viaduc prend une décennie. Le projet de modernisation de la ligne ferroviaire Thénia-Tizi Ouzou (64 kilomètres) et son électrification ont été lancés officiellement en 2008. Les autorités ont annoncé la date du coup d’envoi des travaux en janvier 2008 avant son décalage vers le mois de mai puis vers la fin juin de la même année. Cependant, ils n’ont été entamés réellement qu’en 2010. Il s’agit d’un contrat pour un montant de 60 milliards de dinars soit 450 millions d’euros remporté par Texeira Duarte (Portugal), Etrhb (Algérie), Ozgun (Turquie) et Enyse (Espagne).

Il est d’ailleurs prévu dans le même projet le dédoublement de la RN12 sur la ligne Thénia-Tizi Ouzou suivant les normes d’Etcs (European Train Control System). Avec une vitesse de 160km/h, Tizi Ouzou sera reliée à Alger par un autorail en 1h, a-t-on déclaré officiellement.

Cependant, pour rejoindre la capitale, les habitants de Tizi-Ouzou et les localités environnantes devront poireauter sur la route pendant au moins 4 voire 5 h. Idem pour l’absence quasi-totale et le dénuement infrastructurel en chemin de fer dans une zone connue pour la densité de sa population. En somme, on n’est toujours pas à l’abri d’un autre renvoi pour cause de «contraintes géologiques ou matériaux de construction» qu’on brandit à chaque fois.

En outre, le minuscule projet de 14 kilomètres de rail qui devait relier, il y a quatorze ans déjà, le chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou à sa périphérie se situe à la même enseigne. Ce projet a vu défiler, en vain, les différents ministres des Transports depuis 1994. Les engagements de le réceptionner ont été fixés avant la fin 2008 puis en janvier 2009, etc., avant qu’on se rende compte par la suite qu’il ne s’agissait que de promesses sans lendemains, et toujours pas de rails en vue. Cela pénalise lourdement les habitants de la région qui ne sont pas servis par les autres secteurs d’activité. Les travaux de la pénétrante reliant Tizi Ouzou ne sont toujours pas lancés.

Doté d’une enveloppe de 60 milliards de DA, dont 17 pour l’étude, ce projet est constitué, selon sa fiche technique, de quatre tunnels, dont un à Nacéria de 1,5 km de long et un autre de 850 mètres linéaires à Tadmait, ainsi que de neuf viaducs d’une longueur totale de 3 km.