Plus de cent personnes sont arrêtées ces trois derniers jours, tel est le bilan d’une vaste offensive de la police algéroise opérée à quelques jours du réveillon, une période très sensible en matière de sécurité, et en même temps, très opportuniste pour les terroristes et trafiquants en tous genres.
En tout, 3 300 policiers de la PJ, SPJ et BMPJ ont été mobilisés dans cette vaste offensive qui avait ciblé les zones sensibles d’Alger, à l’ouest, l’est et au centre de la capitale. Du côté de l’Ouest, là où nous étions présents au cœur d’une opération coup-de-poing, avec une section composée de 1100 policiers, une grande opération a concerné plusieurs communes, bilan : une soixantaine de personnes, certaines recherchées par la justice, ont été interpellées. Au centre de la capitale, plus de 1 300 policiers ont donné l’assaut à travers Bab El Oued, Sidi M’hamed, Hussein Dey et Bir Mourad Raïs, bilan : 56 personnes arrêtées, dont certaines sont interpellées en flagrant délit de vol.
Plus de trois mille policiers de la BMPJ, des trois divisions de l’Ouest, de l’Est et du Centre de la Sûreté d’Alger ont mené, durant ces trois derniers jours, plusieurs offensives «préventives» ciblant les zones sensibles de la capitale et ce, à quelques jours du réveillon, une période très sensible qui peut profiter au crime organisé, notamment la petite criminalité. Bilan de ces opérations : plus de 200 personnes sont arrêtées, certaines pour trafic et consommation de kif traité, d’autres interpellées pour détention d’armes blanches, alors que certaines sont appréhendées dans le cadre des mandats d’arrêt lancés à leur encontre par la justice. Nous avons assisté, mercredi dernier, à l’une des trois offensives qui avaient ciblé cinq communes d’Alger, à savoir Draria, Staouéli, Chéraga, Birtouta et Bouzaréah. Ici, 1 100 policiers, venus de plusieurs secteurs, ont été mobilisés pour mener à bien la grande offensive, qui avait ciblé, faut-il le signaler, les quartiers les plus sensibles de plusieurs communes de l’Ouest d’Alger. Le départ de cette vaste offensive a été donné par l’adjoint-chef de la sûreté de daïra de Zéralda, Berachedi Nourredine. Ce dernier a réuni les 1 100 policiers enrôlés pour la grande opération coup-de-poing dans les quartiers de la banlieue et les places publiques, voire même les lieux les plus isolés. Après des instructions strictes données par le chef, le coup d’envoi de la grande opération a été donné vers 15h00, et ce, dans une ambiance très tendue. Nous avons pris le départ avec une section, composée de près d’une centaine d’éléments de la BMPJ (Brigade Mobile de la Police Judiciaire). La cible de notre offensive est le tristement célèbre quartier «Bouchakour» à Staouéli. Ici, le taux de crime est le plus élevé dans cette commune. On parle d’une moyenne de deux à trois vols par jour dans ce quartier. L’offensive avait pris pour cible ce quartier. Vers 15h30, nous étions déjà au chevet de ce quartier. Après la fermeture des quatre accès du quartier, les policiers avaient commencé l’opération. Une personne âgée d’une trentaine d’années, tristement connue par les policiers, a été repérée. Cette dernière à la vue des éléments de la BMPJ a tenté de prendre la fuite en escaladant le mur d’une maison. Toutefois, après une course-poursuite, les policiers ont arrêté la personne (repris de justice) en possession d’un joint de kif traité. Elle sera embarquée aussitôt. Poursuivons la «quête», quelques dizaines de minutes après, on apprend que d’autres policiers sont mobilisés sur le côté Est du quartier ont arrêté une autre jeune personne, recherchée suite à un mandat d’arrêt lancé à son encontre par le tribunal de Chéraga. Juste après, une troisième personne sera interpellée en possession d’une arme blanche cachée dans son pantalon. Ce n’est pas tout, les policiers, et après plusieurs vérifications de papiers de jeunes issus du quartier «Bouchakour» ont pu interpeller un quatrième individu en possession d’un grand couteau. En tout, quatre personnes sont arrêtées dans ce quartier. D’autre part, l’offensive «préventive» qui a ciblé l’ouest d’Alger a permis l’arrestation de 32 personnes en possession de kif traité, 8 autres en possession d’armes prohibées, 9 individus recherchés par la justice pour différents délits, et enfin 8 autres impliqués dans des affaires liées à la criminalité.
Vague d’arrestations à Bir Mourad Raïs, Sidi M’hamed, Hussein Dey et Bab El Oued
De son côté, la police judiciaire de la division Centre a mobilisé plus de 1 300 policiers dans le cadre d’une vaste opération coup-de-poing ciblant quatre communes d’Alger. Bab El Oued, Hussein Dey, Sidi M’hemad et Bir Mourad Rais, ici, la moisson de cette grande opération est qualifiée de très bonne, selon les policiers. D’ailleurs, le communiqué de la Cellule de Communication de la Sûreté d’Alger parle de 56 arrestations et la récupération de plusieurs comprimés de psychotropes, de quantités de drogue et d’armes blanches. Ainsi, 28 individus ont été interpellés pour trafic et consommation de cannabis, 8 pour possession d’armes blanches, notamment des sabres et grands couteaux, 5 autres ont été appréhendés dans le cadre d’un mandat d’arrêt lancé à leur encontre par la justice, alors que 7 autres ont été arrêtés en flagrant délit de vol, 6 autres impliqués dans divers délits et enfin deux ressortissants africains, en séjour irrégulier, ont été interpellés par les policiers de la BMPJ, rapporte le même communiqué, daté d’hier.
«Les caméras de télésurveillance nous ont beaucoup aidés», explique le commissaire Kadaoui
Par ailleurs, et dans le cadre de la lutte contre le crime organisé qui prend d’autres formes plus inquiétantes à Alger, le chargé de la Cellule de Communication de la Sûreté d’Alger, le commissaire Kadaoui, a indiqué, lors d’une question posée, que «les caméras de télésurveillance nous ont beaucoup aidés dans le traitement de plusieurs affaires de crime. Avec ces caméras très pointues, nous avons pu élucider plusieurs affaires de crimes, toutefois, je ne peux pas vous répondre sur le nombre exact des caméras installées à Alger». Cependant, selon la DGSN il y aurait plus de 400 caméras de télésurveillance qui sont en fonction, depuis plus de trois ans, à Alger. Certes, ce nombre est aujourd’hui plus conséquent, du moment où plusieurs autres ont été installées récemment, voire après les derniers attentats terroristes perpétrés par Al Qaïda au Maghreb islamique à Alger.
500 sabres et couteaux appartenant aux gangs saisis par les BRI et BMPJ
Dans le cadre de la lutte contre le phénomène des sabres qui circulent de plus en plus dans les milieux des gangs dans l’Algérois, la réplique des policiers face à cette «apparence» a été très payante dans la mesure où plus de 525 sabres et grands couteaux ont été saisis au cours des onze derniers mois, rapporte le bilan de la Sûreté d’Alger. Mieux, plusieurs gangsters ont été arrêtés au cours de la même période dans le cadre de centaines d’opérations lancées par les policiers algérois.
833 affaires de drogue élucidées et 111 kg récupérés en onze mois
Dans le même bilan annuel dévoilé par la Cellule de Communication de la Sûreté d’Alger, il a été révélé que durant la période allant de janvier à novembre dernier, 111 kg de résine de cannabis, 3 kg d’héroïne, 415 capsules d’héroïne, et près de 50 000 comprimés de psychotropes ont été récupérés lors de différentes opérations menées contre les milieux du trafic de drogue. Des centaines de trafiquants ont été interpellés lors de ces opérations, parmi eux plusieurs ressortissants africains, notamment des Maliens, Nigériens et Camerounais. Dans le même contexte, dans la dernière affaire élucidée par la police algéroise, il faut noter le démantèlement d’un dangereux réseau de trafic de cannabis qui agissait à Alger-Centre. Le réseau était composé de quatre dangereux éléments, tous arrêtés par les BRI de la division Centre, en plus de la récupération de 25 kg de drogue, de plus de 400 millions de centimes représentant la somme des revenus de cette bande, et enfin de trois luxueux véhicules utilisés par les trafiquants pour le transport de la drogue.
Par Par Sofiane Abi