Le Parlement algérien a franchi un cap important ce lundi 16 juin 2025 en adoptant à la majorité le projet de loi sur la mobilisation générale, lors d’une séance publique présidée par Ibrahim Boughali, président de l’Assemblée populaire nationale (APN), en présence du ministre de la Justice, Lotfi Boujemaa, et de la ministre chargée des relations avec le Parlement, Kawthar Krikou.
Ce texte législatif, inscrit dans le prolongement de l’article 99 de la Constitution, définit les règles et les mécanismes de mise en œuvre de la mobilisation générale en cas de menace sérieuse contre la sécurité ou la souveraineté du pays.
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Un outil juridique pour faire face aux défis sécuritaires
Lors de son intervention après le vote, le ministre de la Justice a salué l’adoption de cette loi comme un levier essentiel pour anticiper et gérer tout risque sécuritaire, en particulier dans un contexte régional et international marqué par une instabilité croissante. Il a notamment évoqué les tensions persistantes au Sahel, et les conséquences de l’incident du drone abattu au nord du Mali en avril dernier, comme justification de l’urgence d’un tel dispositif.

Le texte précise que la mobilisation générale concernera l’ensemble des secteurs de l’État ainsi que la société civile, et que sa mise en œuvre sera assurée par une coordination entre le ministère de la Défense nationale et dix autres départements ministériels. La loi prévoit notamment les modalités de passage de l’état de paix à celui de guerre, en mobilisant les ressources humaines et matérielles nécessaires au soutien de l’effort national.
Depuis l’annonce du projet en avril 2025 lors d’un Conseil des ministres, la loi avait suscité de vives réactions dans l’opinion publique, certains y voyant un signe d’escalade militaire. Le ministre a tenu à rassurer : il ne s’agit pas d’un outil de répression, mais d’un instrument de préparation stratégique, visant à renforcer l’État face à des menaces potentielles.
Il a également insisté sur le rôle du Parlement dans l’enrichissement démocratique du texte, en appelant à un effort collectif pour mieux informer les citoyens sur les objectifs et les mécanismes de cette nouvelle législation.
Renforcement du lien armée-nation
Dans son discours, Lotfi Boujemaa a souligné que cette loi consolide le lien fort entre le peuple et l’armée nationale populaire (ANP), et participe au renforcement de la résilience nationale. Il a exprimé sa reconnaissance envers les forces armées, saluant leur engagement permanent à défendre l’intégrité territoriale et à garantir la souveraineté du pays.
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Le texte adopté comprend 69 articles répartis sur sept chapitres, détaillant les procédures et conditions de la mobilisation. Il vient compléter l’arsenal juridique du pays en matière de défense, notamment après la promulgation de la loi sur la réserve militaire en 2022.
Le ministre a conclu en affirmant que cette loi s’inscrit dans une démarche globale de modernisation de la législation nationale pour faire face aux enjeux actuels et futurs. Elle vise à affirmer la position de l’Algérie en tant qu’acteur régional et international souverain, capable de défendre ses intérêts et sa stabilité dans un environnement en constante mutation.