Mobilisation des banques pour capter et canaliser toute épargne potentielle : Loukal part à la chasse de l’argent qui « dort »

Mobilisation des banques pour capter et canaliser toute épargne potentielle : Loukal part à la chasse de l’argent qui « dort »

Un échec de l’opération de bancarisation de l’argent de l’informel? Ce n’est pas dit formellement. Mais cela lui ressemble. Tout le monde est ciblé par ce qui s’apparente à une nouvelle offensive contre l’énorme masse monétaire qui traîne dans les circuits illégaux, celui de l’informel notamment. Les acteurs économiques et les ménages, doivent être sensibilisés à cette campagne d’envergure qui les inciterait à placer leur argent dans les établissements bancaires. Le moment est crucial. Les revenus pétroliers se sont raréfiés. Les cours de l’or noir n’ont cessé de dégringoler depuis la mi-juin 2014. Ils ont certes repris des couleurs depuis que l’Opep et ses 11 alliés hors organisation dont la Russie ont décidé de réduire leur production de 1,8 million de barils par jour à partir du 1er janvier 2017. Pas assez cependant. L’heure a donc sonné une énième fois, il faut le souligner pour que l’Algérie opte pour la diversification de son économie pour s’affranchir de la dépendance à son pétrole. L’appel du gouverneur d’Algérie se situe dans cette droite ligne. Il a exhorté, hier, les banques à se mobiliser «de manière résolue» aux fins de la bancarisation de la liquidité monétaire thésaurisée et de sa canalisation vers les objectifs de financement de l’économie et de sa diversification selon des responsables de son secteur cités par une dépêche de l’APS. L’initiative est louable. Mais comment peut-elle être couronnée de succès avec un système financier obsolète dans une société qui a fait du cash son système de transaction financier préféré. Alors que les ménages privilégient le bas de laine aux coffres des banques qui ne leur inspirent guère confiance. Le système financier a-t-il décidé de faire sa révolution pour se rendre plus attractif? Inspirer plus confiance? Que nous apprend le patron de la Banque d’Algérie? «Le système bancaire était interpellé, de nouveau, à se déployer, à travers ses différents outils et instruments, à capter et canaliser tout épargne potentielle aux fins de réduire la liquidité monétaire en circulation, notamment, informelle et d’instaurer la confiance avec la clientèle épargnante dans un cadre d’une relation bancaire professionnelle et sereine» a indiqué Mohamed Loukal lors d’une rencontre qui s’est tenue, hier, à Alger avec les dirigeants des banques dans le cadre des réunions de concertation et d’information périodiques avec la place bancaire et financière du pays. Pas d’information donc sur un éventuel chantier de réformes de modernisation du secteur financier. Un autre impératif est cependant évoqué pour mener cette opération à bon port. «La mobilisation des ressources financières internes est un impératif permanent, notamment, dans le contexte actuel marqué par des objectifs de développement et de diversification soutenus de l’économie à travers l’investissement productif» a soutenu le gouverneur de la Banque d’Algérie. Que conseille-t-il? «Le secteur financier et bancaire est chargé d’accompagner cette dynamique par une plus grande diversification de ses services et produits bancaires et un élargissement de la gamme des produits financiers» a suggéré l’ex-P-DG de la Banque extérieure d’Algérie qui a mis en exergue le rôle déterminant, que doit jouer l’intermédiaire bancaire en matière de participation élargie des différents acteurs, sans distinction de statuts, aux efforts de diversification et de développement de l’économie nationale. «Cette participation multiforme doit puiser sa contrepartie dans l’efficacité opérationnelle du système bancaire et financier, son adaptation permanente aux besoins de la clientèle et de sa capacité d’innovation technologique», a souligné le successeur de Mohamed Laksaci. L’heure de la révolution des banques a-t-elle sonné? apparemment c’est inéluctable…

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