L’opérateur public Mobilis ne veut pas être associé à la démarche de Nedjma qui accuse Djezzy d’être en position dominante sur le marché algérien de téléphonie mobile. Dans une mise au point parue ce mardi, Mobilis accuse à son tour Nedjma (sans le nommer) de tenter « de créer la polémique et l’amalgame en associant nos préoccupations aux siennes, alors qu’elles ne relèvent pas de la même nature ni du même intérêt », et d’user de « subterfuges » pour ne consentir « aucun investissement ».
Dans sa mise au point, ATM Mobilis affirme vouloir « apporter des clarifications qui s’imposent, suite aux déclarations faites par un opérateur, qui ayant saisi l’occasion de l’entretien accordé à l’APS par M. Saad DAMMA, Président Directeur Général au sujet du plan de développement de Mobilis. Le communiqué rappelle que Mobilis « a depuis sa création œuvré à assurer la disponibilité du service de téléphonie mobile partout et pour tous, en permettant le désenclavement des localités les plus reculées du pays ». Il rappelle avoir consenti des investissements continus pour assurer une couverture « bien au delà » des obligations « dictées par le cahier des charges auquel tous les opérateurs sont astreints ». « L’évolution de Mobilis sur le marché tout comme celle des autres opérateurs est régie par les lois et règles sur lesquelles veillent différentes instances telles que l’Autorité de Régulation, le conseil de la concurrence, le ministère du commerce et les pouvoirs publics d’une manière générale », affirme Mobilis.
Dans une allusion à peine voilée à Nedjma, l’opérateur public estime « qu’aucun opérateur ne peut avoir une réelle assise sur le marché sans consentir de réels et importants investissements sur le plan technique pour desservir tout les abonnés y compris ceux se trouvant dans des zones à faible rentabilité ». Faisant référence aux propos du communiqué de Nedjma rendu public hier, Mobilis estime qu’un opérateur « ne peut se dérober de ses obligations telles que dictées dans le cahier des charges de la licence, en mettant en avant « un rééquilibrage du marché » dont l’idée sous tendue est de pouvoir accéder aux équipements et installations réseau des autres opérateurs, subterfuge pour ne consentir aucun investissement et se limiter à la génération de profits et de dividendes ».
ATM Mobilis considère que les déclarations de Nedjma « sont à associer à d’autres, faites par des experts autoproclamés, se présentant comme neutres, et qui préconisent des solutions alternatives qui ne tiennent pas compte des intérêts de tous les acteurs du marché ». ATM Mobilis « se dissocie et se démarque des déclarations faites par cet opérateur », et estime que les propos du PDG de l’opérateur public, qui « sont d’ordre opérationnel, en relation avec les pratiques commerciales et le respect des procédures administratives pour la construction de relais télécom », ont été exploités « à des fins stratégiques et purement financières ».
Pour rappel, dans un communiqué paru hier, Wataniya Telecom Algérie (Nedjma) affirmait partager « avec Mobilis » ses « déclarations officielles qui soulignent que l’intervention de l’ARPT est un élément clé de sa stratégie globale dans la mesure où elle est indispensable pour pallier le déséquilibrage actuel du marché » qui « permettra en effet de garantir les conditions d’une concurrence loyale et empêchera tout abus de position dominante, position occupée par Orascom Telecom Algérie depuis 2002 ».