Pour Mobilis, le nombre d’abonnés à la 3G ne peut être défini à ce stade. Son PDG attend du régulateur des « critères » pour les comptabiliser. Quant au débit, il « dépend de la localisation du client et du nombre de personnes connectées ». Mais Mobilis assure un « débit stable et continu de 2 Mbps » selon Saâd Damma qui annonce des offres de débits personnalisés, et des packs avec des smartphones Samsung et Apple.
Le nombre exact d’abonnés à la 3G « ne peut pas être défini avec précision », a souligné le Président directeur général de l’opérateur mobile public, Mobilis. Répondant aux questions de Maghreb Emergent, Saâd Damma, affirme que l’Autorité de régulation (ARPT) n’a pas encore fixé les critères qui permettent de déterminer le nombre total des clients. Selon lui, « pour les opérateurs, les activations de cartes SIM ne peuvent pas être comptabilisées en tant que clients ». « Si l’acquéreur de la carte SIM 3G se contente de recevoir des communications sur son numéro sans passer d’appels ni effectuer de rechargement pendant les six premiers mois suivant l’achat, il ne peut être comptabilisé comme un client actif », expliquera-t-il.
« C’est pourquoi, il faut savoir que l’Autorité de régulation n’a pas encore définit les critères exacts qui s’appliquent au nombre d’abonnés 3G. Même si nous avons des centaines de milliers d’activations de cartes SIM 3G, à défaut d’avoir ces conditions qui définissent le client, nous ne pouvons pas encore nous prononcer sur le nombre total des utilisateurs de ce service ».
Concernant les offres de Mobilis, Saâd Damma révèle que l’opérateur « œuvre à les améliorer ». « Au lieu des offres fixes souscrites, nous travaillons sur des solutions adaptées aux clients, comme celles qui lui permettront de sélectionner le forfait désiré, et de personnaliser ses besoins ». Mobilis veut aussi élargir les offres de smartphones et tablettes pour capter un maximum de clients de la 3G. « C’est dans cette optique, explique Saâd Damma, que nous avons passé plusieurs accords de partenariats, lors du dernier WMC de Barcelone, avec des firmes comme Samsung et Apple pour pouvoir offrir des packages à l’image de ce qui s’est fait avec LG où le téléphone revient au client à 0 DA ».
A une question sur le débit moyen de la 3G, M. Damma dira que son entreprise n’a pas lésiné sur les moyens pour avoir la dernière génération d’équipements afin d’obtenir un débit qui peut atteindre les 42 Mbps. « Maintenant le débit dépend de la localisation du client et du nombre de personnes connectées et surtout la qualité du téléphone. Ce qui est sûr c’est que nous pouvons atteindre un débit stable et continu de 2Mbps, nous parlons actuellement de volume en fonction de l’offre souscrite ».
La 4G dépendra de la fréquence disponible
Toutefois, affirme encore Saâd Damma, « avec un débit minimum comme fixé dans le cahier des charges, Mobilis propose une solution qui sera bientôt commercialisée et qui consiste à augmenter à la demande le débit pour un client qui regarde un film haute définition par exemple ». A propos de la 4G, le PDG de Mobilis pense « qu’elle devrait logiquement faire l’objet d’une nouvelle licence ». Il explique aussi que « le passage à la 4G est tributaire de l’utilisation de la fréquence la plus adaptée, soit la 800 MHz qui est actuellement exploitée exclusivement par les institutions étatiques comme l’ENTV et la Défense Nationale ».
Pour ce qui est de la bande passante que les opérateurs achètent auprès de l’opérateur historique, Algérie Télécom, Mobilis (dont il est la filiale), « a deux options », explique son PDG. Acquérir de la bande passante auprès de Djaweb qui lui « accorde 10 giga satisfaits à la demande et un Gigabit Ethernet (GE) ». « Nous attendons l’ouverture du câble de fibre optique Oran-Valence qui va alléger le flux sur Alger, puis Annaba où se trouve le point de sortie à l’international au niveau du centre de Sidi-Salem et ce afin de soulager le réseau », ajoute à ce propos le PDG de Mobilis.
Pour ce qui est de son business plan d’investissement, Mobilis a déjà déboursé un montant de 145 milliards DA (environ 2 milliards de dollars) validé par les autorités en 2005. Cet investissement « comporte plusieurs axes avec essentiellement faire évoluer le réseau mobile en place, le densifier pour le préparer à accueillir le haut débit mobile de la 3G ». « Nos avons d’emblée opté pour des équipements de très haute technologie pour que le réseau puisse supporter à long terme plusieurs protocoles à savoir la 2G, la 3G, et la 4G par la suite », affirme M. Damma.
« Si le marché devait passer sur une autre génération de haut débit mobile, les mises à niveaux seraient minimes en termes de hardware et software, et la densification du réseau se fait progressivement dans les wilayas couvertes ». Le patron de l’opérateur dira aussi que « dans les wilayas où a démarré le service de la 3G, Mobilis reviendra pour y densifier le réseau ». « Nous sommes parvenus en un mois seulement à lancer la couverture dans les 19 wilayas prévues, ce qui prouve nos capacités techniques, et nous serons certainement seuls à couvrir l’Algérie avant tout le monde en trois ans ». « Mobilis s’est placé en tête des investisseurs en 2012 et confirme sa place en 2013 » ajoute M. Damma.
L’opérateur consacrera une enveloppe de 45 milliards DA en 2014. « Ce montant n’inclut pas celui versé pour l’acquisition de la licence 3G, qui s’est fait à un prix défiant toute concurrence, autrement les souscriptions à la 3G auraient trop élevés pour le citoyens lambda ».