Le gouvernement algérien compte, lors du prochain Conseil de participation de l’Etat (CPE) proposer que le capital de plusieurs entreprises publiques soit ouvert à la Bourse d’Alger. L’opération permet de dynamiser un marché financier, jusque-là morose en Algérie. Voilà une bonne nouvelle qui doit animer la Bourse d’Alger. De grandes entreprises nationales s’apprêtent à faire leur entrée à la Bourse.
En effet, une liste de quatre entreprises publiques sera proposée à la prochaine réunion du CPE (Conseil de participation de l’Etat) pour une ouverture de capital à la Bourse d’Alger. Le choix a été fait d’introduire en Bourse une grande entreprise par secteur d’activité, le CPA pour le secteur bancaire, Mobilis pour la téléphonie, Cosider pour le bâtiment et la CAAR pour les assurances. C’est ce qu’a rapporté hier le site Maghreb Emergent qui cite des sources proches de la COSOB, la commission de surveillance des opérations en Bourse. Le ministre des Finances Karim Djoudi a fait référence, récemment, à une liste en cours d’élaboration d’entreprises publiques éligibles à l’introduction à la Bourse d’Alger. Le processus était «bien avancé», avait-il laissé entendre. Une opération d’identification de plusieurs entreprises publiques de taille moyenne éligibles à une introduction en Bourse a été lancée.
«Nous avons saisi certains départements ministériels consécutivement à une instruction du Premier ministre en vue d’une identification des entreprises publiques, de taille moyenne, éligibles à une introduction en Bourse», a-t-il déclaré. Selon Djoudi, les ministères saisis sont en train de remet-tre à son Département les listes des entreprises publiques pouvant réunir les conditions requises pour l’ouverture d’une partie de leur capital. Le gouvernement algérien envisage des entrées en Bourse de PME publiques à un niveau qui ne dépasse pas les 20% de leur capital, a indiqué le ministre des Finances, en prenant soin de préciser qu’il ne «s’agit pas de privatisation».
Le but recherché, en mettant en Bourse de nouvelles entreprises, est de donner un coup de fouet au marché financier algérien, plongé dans la torpeur. En 2012, des amendements ont été introduits sur le règlement général de la Bourse d’Alger dans le but de réorganiser le marché boursier national par la création de trois blocs dont un marché principal réservé aux grandes entreprises, un marché dédié aux PME et un troisième marché destiné à la négociation des obligations assimilables du Trésor (OAT).
Les conditions d’admission des PME au marché boursier ont été ainsi«significativement» assouplies. L’encouragement des sociétés à s’introduire en Bourse s’est illustré par le déploiement d’avantages fiscaux accordés aux émetteurs tels qu’une défiscalisation sur 5 ans en ce qui concerne toutes les transactions sur titres, sur la plus-value et en ce qui concerne l’opération elle-même d’introduction en Bourse. Pour doter l’économie nationale d’un marché de capitaux efficient permettant d’assurer une alternative de financement saine et de garantir une mobilisation et une affectation optimale de l’épargne nationale, le ministre a souligné la nécessité d’inciter les sociétés à recourir au marché financier.
Le ministre a insisté sur l’importance pour les entreprises algériennes qui s’engagent dans ce processus de respecter les règles de transparence et de bonne gouvernance. Seize années après sa mise en place, la Bourse d’Alger ne compte aujourd’hui que seulement trois titres, un nombre insignifiant, selon des opérateurs économiques, qui expliquent cette situation par d’énormes liquidités monétaires et le peu d’attractivité du climat des affaires.
Mehdi Ait Mouloud