L’Algérie qui, selon l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), compte pas moins de 39 millions d’abonnés au réseau mobile, a franchi le cap de la téléphonie mobile de troisième génération (3G). Actuellement, le nombre d’abonnés total à la 3G n’est pas connu. “En l’absence d’une décision de l’ARPT qui définit l’abonné 3G actif, tout chiffre qui sera avancé par les opérateurs n’aura pas de sens”, expliquait récemment Saâd Damma, P-DG de Mobilis. Pour en savoir plus, il faudra attendre la publication du prochain bulletin trimestriel de l’ARPT.
Pour un prix fixé à un minimum de 30 millions d’euros, les trois opérateurs retenus pour l’attribution de la licence 3G+, Mobilis, Ooredoo et Djezzy, ont pu, dès le 13 décembre 2013, commencer à vendre des abonnements de téléphonie mobile de troisième génération. Fait marquant de ce lancement, c’est l’absence de l’opérateur Djezzy. Suite à de multiples problèmes entre le gouvernement algérien et Vimpelcom, Djezzy est l’unique opérateur absent du marché de la 3G. À l’heure où Ooredoo et Mobilis mènent une bataille acharnée, coup pour coup, offre pour offre, Djezzy serait sur le point de lancer ses offres, ou du moins, en faire officiellement l’annonce. Il faut dire que le problème de lancement de la 3G n’a pas été de tout repos à cause des divergences de vue entre les différents intervenants, surtout le MPTIC et l’ARPT, dont les échos ont été étalés à travers les médias.
Ce qui est à retenir dans le cahier des charges est la non-cessibilité des licences 3G qui a été instituée par l’État algérien afin de parer à la réédition du scénario Djezzy. Ainsi, à la faveur des mesures prises, la modification de l’actionnariat au sein des entreprises détenant des licences 3G sera soumise à l’approbation de l’Autorité de régulation des télécommunications, selon le cahier des charges relatif à cette opération. L’article 40 du cahier des charges assimile désormais toutes les opérations de fusion-acquisition, à l’instar de celle conclue entre Vimpelcom et OTH, à une cession de la licence.
Par ailleurs, l’annonce de la décision d’une autre numérotation pour la 3G a soulevé une polémique. “Utiliser le numéro GSM sur le réseau 3G n’est pas autorisé pour l’heure par le régulateur”, indiquait l’ARPT, qui justifiait cette décision par la nécessité de “séparer strictement les deux licences GSM et 3G” afin que “les redevances assises sur le chiffre d’affaires de l’une ou de l’autre ne souffrent pas d’ambigüité”. L’imposition d’une nouvelle numérotation pour la 3G, qui nécessite de nouvelles cartes SIM, était vivement critiquée par les opérateurs de téléphonie.
La décision a fini par être assouplie en autorisant l’opérateur à mettre en place un compte client unique commun aux deux profils (GSM et 3G), excluant de fait l’obligation de devoir refaire toute la procédure d’achat d’une puce 3G avant que cette option ne disparaisse définitivement à fin 2014. Le processus officiellement lancé, la généralisation de l’usage de la 3G se fait par paliers.
Au cours de la première phase de mise en service, les offres commerciales des opérateurs ne peuvent couvrir que les principales villes, c’est-à-dire Alger (Centre), Constantine (Est), Oran (Ouest) et Ouargla (Sud), avant de s’étendre progressivement sur l’ensemble des 48 wilayas. En effet, le régulateur a décidé de limiter les opérateurs à couvrir un certains nombre de wilayas sans pouvoir aller au-delà, et ce, même s’ils disposent des capacités nécessaires pour le faire. Hormis la couverture d’Alger, d’Oran, de Constantine et de Ouargla, exigée au minimum aux opérateurs durant la première année, les autres wilayas sont scindées en trois groupes.
Le premier comprend 17 wilayas et se trouve lui-même divisé en deux sous-groupes (A et B). Le deuxième groupe est composé, de son côté, de 12 wilayas également divisé en deux sous-groupes (A et B). Restera le 3e et dernier groupe de 15 wilayas pour compléter ainsi le déploiement sur tout le territoire national au bout de trois années. Par ailleurs, l’obtention de l’exclusivité territoriale était tributaire notamment des offres financières et techniques des opérateurs, selon le cahier des charges.
S. S.