Mme nadia cherabi labidi, ministre de la culture : « Le sila 2014 coûtera 16 millions de da »

Mme nadia cherabi labidi, ministre de la culture : « Le sila 2014 coûtera 16 millions de da »

Placé sous le slogan «Le livre et nous» le plus grand rendez-vous littéraire de la rentrée ouvrira ses portes du 30 octobre au 8 novembre et sera inauguré le 29 octobre par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal.

C’est sous le signe de la célébration du déclenchement de la révolution du 1er Novembre que sera placée cette année la 19e édition du Salon international du livre d’Alger qui se tient à la Safex aux Pins maritimes. Lors du point de presse animé dimanche dernier dans la grande salle des conférences du Sila, la ministre de la Culture, Nadia Cherabi Labidi, qui a tenu à assister et venir encourager cet événement, a salué le caractère hautement engagé de ce salon qui a été lancé en 1994 en pleine décennie noire et se poursuivra jusqu’aujourd’hui, en passant par l’opération de la Réconciliation nationale instaurée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et qu’elle a jugée plus que symbolique, voire «un acte culturel» selon ses termes, en vue d’instaurer la paix en Algérie.

Aussi, associer la célébration du 1er Novembre au Sila n’est pas anodin ni bizarre, a-t-elle estimé, car c’est grâce à cela que l’indépendance a été acquise et que des enfants furent scolarisés et l’analphabétisme banni.

La ministre de la Culture se félicitera de l’installation d’un pavillon spécial pour enfant tout en plaidant encore pour la promotion de la lecture et l’écriture à travers la mise en place prochaine de résidences et d’ateliers en ce sens, englobant ainsi le large programme de promotion de la littérature tracé par son ministère. Pour sa part, le ministre de la Jeunesse, Abdelkader Khomri, fera remarquer que la venue de ce salon était un réel moyen de lutter contre le terrorisme. Il est devenu aujourd’hui un véritable outil de rayonnement culturel. Inscrire le salon dans l’agenda international était une bataille. Aujourd’hui il est devenu l’un des plus grands rendez-vous au monde».

Pour le commissaire du Sila, Hamidou Messaoudi, tout ce qui a été dit par la ministre de la Culture se veut une «feuille de route à consolider». Et de faire remarquer que «le Sila occupe la troisième place dans le monde et le premier Salon du livre arabe et africain» et de dérouler enfin le programme. Si l’édition de l’an dernier a accueilli 1.300.000 visiteurs, il souhaitera que cette année ce chiffre augmente compte tenu de plusieurs facteurs, notamment les vacances scolaires et la fête de Achoura la semaine prochaine. Aussi, 926 exposants représentant 43 pays issus des quatre continents, dont 267 éditeurs algériens prendront part à l’édition 2014.

Le Sila, nous affirme-t-on, confirme sa dimension internationale avec la participation de pays très éloignés géographiquement comme la Chine, le japon, le Pérou ou le Venezuela. L’Afrique et le Monde arabe sont fortement représentés avec 15 nations arabes et 15 africaines. Les Etats-Unis d’Amérique sont l’invité d’honneur de cette année. Le commissaire explique ce choix en ces termes: «La nouvelle génération s’intéresse davantage à la langue anglaise qu’au français, c’est un fait.

Aussi, pour nous il s’agit de «sortir de la langue du colonisateur. Le président Kennedy avait aussi soutenu d’ailleurs la cause algérienne..» et de souligner un peu plus loin: «La France sera tout de même présente avec une participation de nombreux éditeurs, auteurs, conférenciers qui viendront témoigner des exactions qu’a subies l’Algérie durant la période de colonisation.»

La nouveauté est l’introduction d’un pavillon spécial enfant, entre conte, BD (pavillon G) et éditeurs spécialisés dans le livre jeunesse et parascolaire (pavillon A), sans oublier moult animations de plein air qui se tiendront tout au long du Sila (place du Palais des expo). Il y aura une seule salle de conférences cette année. Trois rencontres de deux jours chacune seront proposées au public sur des thématiques diversifiées: le journalisme et la littérature, la toponymie et onomastique, la littérature et le cinéma.

Notons qu’une journée sera consacrée au livre en Algérie et autres conférences. Se tiendront plusieurs hommages. Outre celle réservée à la rencontre internationale sur le 1er Novembre 1954, ces journées thématiques alternent avec les rencontres thématiques de deux jours. Parmi ces hommages, on relève ceux à l’intention d’Emmanuel Robles, Jean-Louis Husrt, Samih El Kacim, Gabriel Garcia Marquez et Abou El Kassem Saâdalah.

L’Afrique sera fortement présente cette année encore avec le pavillon esprit Panaf, lequel est devenu une tradition depuis la deuxième édition du Festival culturel panafricain d’Alger en 2009. Le programme débutera chaque jour à 15h. Plusieurs auteurs, éditeurs et autres invités seront présents de différents pays du continent dont Samy Tchak et Eugène Ebodé pour ne citer que ceux-là, de vrais habitués du Sila. Parmi les sujets abordés lors des conférences: l’Afrique des laïcités, Etat, religion et pouvoirs au sud du Sahara, littérature féminine et engagement sur la condition de la femme en Afrique, littérature et musique: convergences et divergences.

Outre ces rencontres, des lectures et ventes-dédicaces émailleront ce menu riche en voyages et découvertes. La célébration du 60e anniversaire du 1er Novembre fera l’objet de nombreuses tables rondes. Elle sera également présente dans l’espace esprit Panaf le 30 octobre avec les éditeurs militants et la bataille de l’écrit. D’ailleurs, la cérémonie du déclenchement de la guerre de Libération nationale se tiendra le 1er novembre sur l’esplanade du Palais des expos et sera marquée par un recueillement à la mémoire des martyrs, avec un lâcher de 60 ballons et un fort programme d’animation.

Le cinéma aussi aura sa part dans ce programme. 30 films historiques seront projetés et à la salle Ali-Maâchi et à la Cinémathèque algérienne. «Si le slogan paraît simple car il renvoie juste à l’utilité du livre, c’est grâce au livre qu’on peut connaître notre histoire», a expliqué le commissaire.