Mme Hanoune dénonce “le pillage systématique des richesses naturelles des peuples”

Mme Hanoune dénonce “le pillage systématique des richesses naturelles des peuples”
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C’est sans ambages qu’elle proposa la création d’un « comité permanent de veille » destiné à défendre la souveraineté des nations

« Contre les guerres d’occupation, contre l’ingérence dans les affaires internes des pays, en défense de l’intégrité et la souveraineté des nations », tel est le thème de la conférence d’urgence qu’organise depuis hier et jusqu’à demain à Alger le Parti des travailleurs et l’UGTA en présence de 235 participants, dont 105 représentants de 42 pays. Des responsables politiques et syndicaux, des universitaires et des avocats des pays du Maghreb et du Sahel, notamment de l’Afrique subsaharienne, ont répondu favorablement à l’appel du PT et de la centrale syndicale algérienne. Comme à son accoutumée, Mme Hanoune a dressé à l’occasion un réquisitoire contre l’ingérence dans les affaires internes des pays et qualifié l’ingérence humanitaire de prélude au droit des grandes puissances à intervenir militairement, sous couvert de l’OTAN. L’objectif étant d’organiser, estime-t-elle, le « pillage systématique » des richesses naturelles et des ressources des peuples, de et garantir de nouveaux marchés aux multinationales. « C’est par l’intervention de l’OTAN qu’a été réalisé le dépeçage de l’ex-Yougoslavie », fait-elle remarquer en mettant en exergue certaines des sanctions adoptées «pour affamer les peuples et détruire les potentiels économiques», tels les blocus économiques, les zones d’exclusion aériennes, le gel des avoirs à l’étranger, lesquels, dit-elle encore, sont les préliminaires de la guerre d’occupation. L’initiatrice de la rencontre illustre ses propos par la guerre d’Irak et l’embargo qui a été imposé à ce pays pendant 13 ans, et la partition du Soudan en 2010, pour dire que l’ingérence extérieure est devenue un trait dominant dans la situation mondiale et n’exclut aucun domaine ni aucun continent. «L’ingérence extérieure se substitue aux souverainetés nationales, manipule et oriente les soulèvements populaires afin qu’ils ne remettent pas en cause l’ordre établi, à savoir les intérêts impérialistes», constate la secrétaire générale du PT. Aussi, c’est sans ambages qu’elle propose la création d’un « comité permanent de veille » destiné à défendre la souveraineté des nations. «Nous soumettons à la réflexion, la proposition d’un comité permanent de veille pour être prêt à réagir ensemble en défense de l’intégrité et de la souveraineté des nations», a-t-elle affirmé, précisant que cette démarche a été initiée dans le souci d’assurer «la continuité de l’action unie», et compte tenu des «développements angoissants sur tous les continents», qui interpellent, a-t-elle estimé, «toutes les femmes et tous les hommes de conscience, attachés à la paix et au progrès humains».

Assurer la continuité de l’action unie

Elle a affirmé que la conférence d’Alger «est un cadre militant, de réflexion, d’échange de points de vue», afin, a-t-elle dit, de dégager les moyens pour la mobilisation unitaire. Plus loin, elle explique que ces interventions étrangères directes vont à contre-courant de l’évolution des processus politiques naturels et créent des situations d’impasse et de pourrissement qui provoquent des dérives meurtrières. Cette approche qui obéit, selon Mme Hanoune, à la logique de la première puissance mondiale, dénie aux pays visés leur souveraineté populaire et leur histoire, et contraint le Maghreb et le Moyen-Orient à s’inspirer du modèle islamique turc comme seule référence. Pour elle, aucun pays n’est à l’abri de cette machination, d’où la nécessité, poursuit-elle, de constituer un front uni pour prémunir l’Algérie des éventuels dangers. La secrétaire générale du PT qui dénonce, par ailleurs, la démarche des grandes puissances qui œuvrent à imposer davantage de militarisation sur tous les continents par l’installation de bases militaires étrangères et la multiplication des zones de conflits, s’inscrit contre toute présence militaire étrangère sous quelque forme au Maghreb et en Afrique. Pour rappel, le Parti des travailleurs a eu à regrouper les 27, 28 et 29 novembre 2010 à Alger, dans le cadre de la 8e édition de la Conférence internationale ouverte contre la guerre et l’exploitation quelque 400 participants, dont 230 représentants d’une soixantaine de pays.

Hamida B.