Chaque intervention des hommes en uniforme se solde par un PV
La presidente de l’association El Baraka conteste les chiffres donnés par les autorités concernées.
A l’issue du dernier Salon international des deux-roues, organisé par NSO, à la Safex (Société algérienne des foires et exportations) à Alger, un forum portant sécurité et prévention routière a été organisé. Ce dernier a vu la présence d’acteurs dont le rôle est déterminant dans la prévention de ce fléau qu’est le terrorisme routier.
Il s’agit, notamment de la Gendarmerie nationale, de la Sûreté nationale, du ministère des Transports, du Centre national de prévention et de sécurité routière (Cnpsr) et d’associations, à l’instar d’El Baraka qui est très active sur le front de la prévention. Ainsi, Mme Flora Bouberghout, présidente de cette dernière, a contesté les statistiques généralement communiquées via les médias et qui rendent comptent de l’ampleur du drame dont sont le théâtre les routes algériennes. Elle a, à ce titre, expliqué devant un parterre de spécialistes, que les statistiques seraient bien plus importantes que celles communément rapportées.
En effet, et à l’en croire, seuls les cas signalés sur les lieux des catastrophes sont relevés, notamment les décès, et l’on ignore souvent tous ceux qui périssent à l’hôpital après leur admission, idem pour les handicapés à vie dont le coût revient très cher à l’Etat et aux familles.
A cette observation, le commandant Latrèche Azouz de la Gendarmerie nationale, a tout de go rétorqué que chaque intervention des hommes en uniforme se solde par un PV (Un procès-verbal) qui fait le suivi de tous les cas et qui ouvre même droit à une enquête en bonne et due forme. Cet officier a néanmoins reconnu qu’il serait temps d’arrêter un listing qui fasse ressortir de quoi meurent généralement les algériens.
Aussi, a-t-il ajouté, au passage, que ce recensement macabre ne peut être l’oeuvre exclusive des services de sécurité, mais doit incomber au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.
«Le problème des chiffres se pose effectivement, la comptabilisation est toutefois très stricte en ce qui concerne la Gendarmerie nationale», a-t-il souligné tout en indiquant, que cette opération serait le propre du département de la santé lequel devrait coordonner avec les cliniques privées en s’appuyant sur les informations émises par les DSP (Direction de la santé publique au niveau des wilayas). Un travail multisectoriel en somme.
Le même responsable a, d’ailleurs, reconnu l’impact des accidents de la route sur l’économie nationale et sur les consciences, avec à la clé, des victimes, des blessés à vie et de profonds traumatismes psychiques. Il a ensuite précisé que le facteur humain demeure déterminant dans l’occurrence des accidents, avec un pourcentage de 89%. Le commandant a ensuite rappelé l’incessante action de sensibilisation en direction du grand public que mène à longueur d’année la Gendarmerie nationale. «Changer les comportements est ce qu’il y a de plus difficile», a-t-il reconnu.
Il a également fait part d’accalmies en 2004 et en 2009, mais qui auront vite laissé place à une inquiétante hausse de la mortalité routière les années suivantes. Le lieutenant Seddiki Mohamed de la Sûreté nationale a, quant à lui, annoncé la réalisation, à l’horizon 2015, d’importants projets d’infrastructures capables de rendre la route plus sûre.
De même qu’il a mentionné le nombre impressionnant d’éléments oeuvrant à la quiétude des usagers et qui serait de l’ordre de 100.000 agents mobilisés nuit et jour. Ce nombre sera augmenté incessamment, a-t-il indiqué, en évoquant un chiffre à atteindre de deux millions d’agents. Selon ce dernier, le nombre d’accidents en zones urbaines connaît une sensible baisse.