La ministre de l’Education, s’est montrée jeudi intraitable par rapport à la revendication de certains lycéens exigeant le maintien de la fameuse « Ataba » qui veut dire en français dans le texte « seuil », un OVNI pédagogique datant de l’époque de Benbouzid. Autrement dit, les candidats au bac exigent que le ministère limite les cours sur lesquels porteront les épreuves du bac.
« Cette année, il n’y a aucune raison qui nous pousse à aller vers la mise en place des seuils. Pour les sujets du BAC, les questions seront abordables pour les élèves d’un niveau juste moyen», a répliqué Mme Benghébrit à quelques lycéens qui l’ont accueilli avec une banderole sur laquelle est écrit, noir sur blanc en arabe « nous voulons la fixation du seuil de cours ».
Juste pour rappel, cette pratique, c’est-à-dire délimiter le nombre de cours à réviser en prévision du bac a été instaurée à l’époque de Benbouzid en raison des grèves récurrentes qui empêchaient les enseignants de finir les programmes. Avec le temps, cette exception a fini par devenir une règle, voire un droit des candidats au bac.
Pas question, tranche madame Benghébrit qui estime à juste titre que cette pratique est immorale et anti pédagogique. Au sujet du recours à la fiche de synthèse, une idée proposée par son département, en vue d’intégrer dans le calcul de la moyenne au bac les notes obtenues en cours d’année, la ministre reste ouverte au dialogue.

« Notre préoccupation est d’aider l’élève qui a fourni des efforts durant son cursus scolaire. Maintenant si cette idée est contestée, nous sommes prêts à reporter son application. Ce n’est pas une marche-arrière, mais juste pour l’intérêt de l’élève. Un grand débat est ouvert sur cette mesure», a assuré Mme Benghébrit pour qui l’intérêt de l’élève reste la finalité du système.
La ministre de l’Education a par ailleurs annoncé la tenue de deux séminaire, l’un fin janvier et l’autre courant juillet, pour un débat profond sur les réformes, mise en œuvre par Benbouzid en 2003. Ces deux grands séminaires sont une opportunité pour la communauté éducative (enseignants, inspecteurs, responsables locaux du secteur, directeurs d’établissements) à « déterminer les points positifs ainsi que les effets pervers du processus des réformes », a précisé la ministre de l’Education lors d’un point de presse.
Mais madame Benghebrit prévient d’emblée que ces deux initiatives « ne visent nullement à remettre en cause tous les aspects de la réforme », mais plutôt à « corriger les lacunes relevées et prendre de nouvelles mesures afin d’améliorer la qualité et les conditions de l’enseignement dans les trois paliers du secteur »