La forêt de Mizrana est en proie aux feux !
Plusieurs villages sont menacés par les flammes
Depuis une semaine, des feux ravageurs ne cessent de détruire et de réduire en cendre des centaines de milliers d’hectares du patrimoine forestier. En cette période de grandes chaleurs donc, des centaines de milliers d’hectares de forêt sont ravagés à travers tout le territoire national, surtout en Kabylie.
Hier dimanche, plusieurs foyers d’incendie s’étaient déclarés à travers plusieurs villages de Mizrana. A savoir : Tala Mimoun, Iguer Guires, Tizi N’Bouali, Azaghar, Azroubar, Tala Toghrast, Tibecharine et Tamazirt Ourabah. Une dizaine de villages ont été touchés de plein fouet par ces feux ravageurs. D’ailleurs, toute la population de la commune n’arrivait presque à dormir et à respirer face à cette situation suffocante, et cela à cause de ces incendies. Et cela sans parler de la température torride qui a atteint le plus haut seuil. Pour le moment, selon nos informations, le village le plus touché est Tamazirt Ourabah, un village incrusté au cœur de la célèbre et majestueuse forêt de Mizrana. D’ailleurs n’était pas la mobilisation de la population et de la brigade forestière de Mizrana qui sont intervenus, plusieurs villages et habitations seraient réduits à néant. Premier bilan : une trentaine d’hectares, des centaines d’arbres fruitiers tels (oliviers, figuiers, etc) ont été réduits en cendre. Heureusement, on ne déplore aucune victime humaine.
Cela dit, la chaleur du brasier avait influé mal sur l’état de santé des habitants de cette localité cette région surtout les asthmatiques et toutes maladies respiratoires y afférentes.
« C’est révoltant, car je ne comprends pas qui sont les auteurs qui allument ces feux et quels bénéfices ils en tirent ? La situation s’empire de plus en plus. Il n’y a pas de changement. Les années se succèdent et se ressemblent. A l’aube 2012, et avec la haute technologie, les gens n’ont appris aucune notion de civisme et aucune notion en relation à la nature et l’environnement et les dégâts auxquels ils sont confrontés, un minimum de civisme ! » s’exclama un quinquagénaire.
La question qui se pose avec insistance dans le massif de Mizrana est : quelles sont les intentions de ces criminels de la nature ? Savent-ils réellement ou se situent les dégâts de ces feux ravageurs ? Car ici, tout le monde est convaincu qu’il y a des mains criminelles derrière ces feux de forêt.
Pour la petite histoire, la forêt de Mizrana était l’une des plus importantes et nourricières à tous points de vue. Réputée pour son dense massif forestier, son patrimoine et la richesse en matière de lièges, buissons et espèces autant floristique que faunistique. Et, elle était l’un des fiefs fortement redoutables dont l’accès colons y était difficile durant la glorieuse révolution nationale.Par ailleurs, elle est le poumon d’oxygène pour toute la région et le décor pittoresque qu’elle offre sur le plan touristique est remarquable. Mais tout cela est en train de partir en fumée.
A titre de rappel, plusieurs départs de feux de forêt ont été observés depuis la semaine écoulée, au niveau de cette localité. Les premiers foyens d’incendie étaient localisés à Tala Toghrast, Azrou Bar L’hara Oufella surtout à Adhrar Toghmast, un lieu fortement boisé, et géographiquement accidenté, ce qui rend l’accès difficile aux services de forêt et sapeurs pompiers. Un autre incendie a été également signalé au niveau du village Tifra dans la commune Tigzirt qui avait consommé de son passage plus de 5 à 6 hectares de chaumes et broussailles, et des centaines d’oliviers et autres arbres fruitiers ravagés à Attouche, un grand village relevant de la commune de Makouda, une localité située à une vingtaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou.
M. Amrous