Missoum Sbih, ambassadeur en France : « Des émeutes en Algérie ? Quelles émeutes ?! »

Missoum Sbih, ambassadeur en France : « Des émeutes en Algérie ? Quelles émeutes ?! »
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L’ambassadeur d’Algérie en France, M. Missoum Sbih, était l’invité lundi 24 janvier de la radio RTL pour évoquer la situation en Algérie. Pour l’ambassadeur, il n’y pas d’émeutes en Algérie et il n’est pas question de faire d’amalgame avec la situation en Tunisie : «L’Algérie ne sera pas la Tunisie» a-t-il martelé.

En préambule de son intervention, Missoum Sbih a donné le ton en regrettant que les ambassadeurs maghrébins ne soient invités par les médias «que lorsqu’il y avait des problèmes». Appelé à réagir sur «les émeutes» de samedi à Alger : «quelles émeutes ?», a-t-il répondu, précisant qu’il ne s’agissait pas d’émeutes mais d’une manifestation d’un parti politique (le RCD, Rassemblement pour la culture et la démocratie), qui a été réprimée par les autorités algériennes en déployant un impressionnant dispositif de sécurité.



« Ce parti a déposé une demande de manifester et l’administration algérienne a estimé que l’ordre public pouvait donc être troublé et qu’il a donc interdit, si vous voulez, cette manifestation. Il n’y a rien d’extraordinaire. C’est une chose qui existe partout ailleurs, Ca existe ailleurs. Ca existe en France…»

Interrogé par le journaliste Jean-Michel Apathie sur le manque de libertés politiques en Algérie, Missoum Sbih a rétorqué : « Je regrette de vous dire que vous n’avez pas raison du tout. Vous savez qu’il y a une presse entièrement libre et que les partis politiques, et en particulier celui dont vous avancez le nom tout à l’heure, peuvent s’exprimer. Non ! Non ! »

Questionné sur le maintien de l’état d’urgence, en vigueur depuis le 9 février 1992 et sur la réélection contestée du président Bouteflika en avril 2009 avec un taux de 90,24 % des suffrages, l’ambassadeur a répondu que les critères de démocratie en Algérie ne sont pas identiques à ceux des autres pays occidentaux. « Non ! Vous savez, vous avez des critères de démocratie qui ne sont pas forcément les nôtres. L’Algérie n’est pas la Tunisie, les situations ne sont pas comparables. Son destin est exclusivement entre ses mains. »

Ancien conseiller à la présidence, M. Missoum Sbih est en poste à Paris depuis novembre 2005.