Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a rendu, mercredi 6 juin, le Parlement européen destinataire d’un long mémorandum, à travers lequel il l’y invite à se pencher sur les dessous de la mission européenne d’observation des élections législatives du 10 mai dernier.
le RCD, qui a fait de l’observation internationale massive et de qualité une des conditions à sa participation au scrutin législatif, s’est d’abord interrogé sur le maintien par l’Union européenne de sa mission d’observation en Algérie, malgré «les avertissements et les abus patents qu’elle a constatés, voire subis». Le parti de Mohcine Bellabas estime, ce disant, que par un tel engagement l’Union européenne «crée un précédent qui pèsera lourdement sur le développement de ses relations avec les forces démocratiques algériennes». Sériant les différents événements qui ont marqué l’Algérie avant que n’arrive l’échéance électorale, notamment la répression féroce contre les mouvements politiques et sociaux qui ont réclamé le changement, suivie de l’arsenal de lois liberticides votées par l’Assemblée et l’implication, en pleine campagne électorale, du président Bouteflika à travers une recommandation de vote à peine voilée, le RCD met à l’index la mission européenne d’observation des élections législatives, laquelle s’est empressée de délivrer un quitus de validation d’une opération électorale avant même qu’elle ne s’achève, en tout cas avant même que le Conseil constitutionnel n’examine et ne se prononce sur les recours. «Pourquoi l’Union européenne s’est-elle impliquée dans un processus vicié d’avance devant lequel les ONG américaines ont pris leur distance ? Pourquoi a-t-elle maintenu sa mission y compris après les provocations l’ayant ciblée directement ? Pourquoi ses responsables se sont-ils empressés de saluer une élection que les Algériens eux-mêmes dénoncent jusque y compris dans certains cercles officiels, ce qui est une première en Algérie ?» le RCD invite le Parlement européen à s’intéresser à toutes ces questions posées. «Autant de questions auxquelles il serait utile que des parlementaires européens cherchent à trouver des explications. L’Union européenne les doit aux citoyens algériens qui se sont mobilisés qui pour organiser le boycottage en vue d’enrayer le cercle infernal des fraudes qui a bridé le destin d’une nation promise à tous les espoirs, qui pour dénoncer une campagne fermée à l’opposition et qui pour interpeller et chahuter en plein meeting les auteurs de l’impasse algérienne (…)». Pour le RCD, les élections du 10 mai ne convaincront pas l’Algérien que l’Union européenne a d’autres objectifs que la récolte de dividendes économiques.
S. A. I.
