«La mission a constaté une atmosphère généralement calme et ordonnée durant les opérations de vote, depuis l’ouverture jusqu’au dépouillement. La majorité des bureaux de vote ont ouvert à l’heure avec l’ensemble du matériel nécessaire à leur fonctionnement», a souligné Ignacio Salafranca, chef de mission des observateurs de l’UE.
«La campagne électorale s’est généralement déroulée dans le calme, en dépit de quelques incidents plus ou moins sérieux», a affirmé, hier à Alger, le chef de la mission d’observation des élections de l’Union européenne (MOE-UE), M. José Ignacio Salafranca, lors de la présentation du rapport préliminaire de la mission d’observateurs de l’UE à l’hôtel Sofitel. Apparemment fort satisfait du bilan des sorties de ses observateurs sur le terrain, le chef de mission a affirmé avoir constaté «une atmosphère généralement calme et ordonnée durant les opérations de vote, depuis l’ouverture jusqu’au dépouillement». Et d’ajouter : «Les représentants des partis politiques étaient présents dans la plupart des bureaux de vote observés.» M. Salafranca a indiqué que «la mission d’observation de l’UE considère que ces élections sont un premier pas du processus de réforme qu’il aidera à aboutir après la révision de la constitution à un approfondissement et une consolidation de la démocratie et des droits de l’homme.» Le chef de la mission interprète l’invitation pour la première fois des missions d’observation de l’Union européenne, «comme un signe de confiance et comme un compromis». «Nous ne sommes venus ici pour donner des leçons à personne, mais on est ici pour présenter une évaluation partielle indépendante», a-t-il précisé. Pour ce qui est de l’organisation des élections, M. Salafranca a souligné que «cela relève de la compétence du ministère de l’Intérieur». Il a cependant expliqué que «l’organisation des élections a été efficace, grâce à une bonne préparation technique, logistique et ressource financière». Concernant l’accès au fichier électoral national, M. Salafranca a déclaré que «le refus du ministère de l’Intérieur de laisser les observateurs ““étrangers accéder à ce fichier était conforme à la loi algérienne qui permettait uniquement aux partis politiques de le faire. ça aurait été souhaitable que nous puissions accéder à ce fichier, ça fait d’ailleurs partie de notre méthodologie de travail. Nous ne partageons pas le refus d’accès au fichier national, nous le regrettons même, mais nous le respectons et nous le comprenons». M. Salafranca a en outre souligné qu’«un nombre important d’électeurs, notamment dans les grandes villes, a eu des difficultés à trouver leur bureau de vote malgré les efforts consentis».
Le chef de la mission a enfin salué les grands progrès et les importantes améliorations qui concernent les quotas des femmes qui sont arrivées à des pourcentages très considérables par rapport à la situation.
Wassila Benhamed
La délégation d’observation électorale du Parlement Européen :
“Le PE procédera à une évaluation politique du résultat du vote”
La coprésidente de la délégation d’observation électorale du Parlement européen, Mme Tokia Saïfi, a indiqué que «la délégation du Parlement européen souscrit entièrement à la déclaration préliminaire présentée par M. José Ignacio Salafranca et son équipe». Elle a déclaré qu’«au cours de leur séjour, elle a rencontré des représentants des partis politiques, interlocuteurs de la société civile». «Dans les bureaux que nous avons visités, on a observé que toutes les opérations de vote étaient bien organisées et se sont déroulées dans le calme. Des améliorations sont envisageables et des recommandations précises souvent émises par la mission de l’Union européenne», a-t-elle estimé. Elle a ajouté que «la délégation salue le fait que la nouvelle loi électorale donne une place plus importante aux femmes dans la vie politique ; ceci est un pas très encourageant». M. Saïfi a déclaré que «la délégation a tenu aussi à souligner quelques aspects fondamentaux qui pourraient être considérés à l’avenir pour que les citoyens s’approprient davantage le processus électoral».
Selon elle, il s’agit tout d’abord du besoin d’une plus grande transparence à tous les niveaux. Une plus grande clarté dans les choix politique possibles. Une société civile plus impliquée dans la vie politique en général et une observation nationale lors des prochains processus électoraux seraient certainement un progrès. «Ces élections constituent une étape importante, nous souhaitons encourager la poursuite des reformes démocratiques dans un avenir proche», a-t-elle estimé. Et d’ajouter : «Il appartient à la nouvelle Assemblée populaire nationale et aux autres institutions algériennes d’interpréter de la meilleure façon cette exigence qui émane de l’ensemble de la population, que ce soit de la part de ceux qui ont voté que ceux qui ont fait le choix de ne pas participer.
En ce qui nous concerne, le Parlement européen procédera à une évaluation politique du résultat du vote du 10 mai et de ses évolutions au futur.»
W. B.