Mission accomplie pour Vahid Halilhodzic et la sélection nationale algérienne, qui a réussi, dans la soirée de dimanche, une qualification historique à la phase finale de la CAN 2013, prévue en Afrique du Sud. Au terme de sa victoire face à la Libye, l’EN est arraché une place parmi les seize qui disputeront la 29e édition de la Coupe d’Afrique des nations. Absente en 2006, 2008 et enfin dernièrement en 2012, l’Algérie est de retour parmi les grands d’Afrique. Une performance devenue historique après les débâcles connues ces dernières années. Bref, le mérite dans cette qualification revient beaucoup plus au sélectionneur, Vahid Halilhodzic, qui avait comme premier objectif la qualification à la CAN. Il a réussi son pari, et avec les honneurs, en battant ses deux adversaires à savoir la Gambie et la Libye en aller-retour. Auparavant, l’EN n’avait pas obtenu d’aussi bons résultats malgré la présence de certains éléments pétris de talent. C’est dire qu’avec lui, l’EN a complètement dominé les éliminatoires, comme elle le faisait durant les années 1980. Une telle performance n’a pas été réalisée depuis plus d’une quinzaine d’année.
Des statistiques vraiment impressionnantes
Pourquoi le mérite revient-il à Halilhodzic ? Sans doute beaucoup vont dire que même les joueurs ont du mérite dans cette qualification. Personne ne peut nier en effet le mérite des joueurs qui se sont battus sur le terrain, mais c’est aussi grâce à Halilhodzic qui a tout d’abord changé les habitudes et surtout métamorphosé l’équipe, changeant un grand nombre de joueurs. En tout cas, les statistiques plaident en faveur du sélectionneur qui, en dix rencontres, a réussi à obtenir huit victoires, contre un nul à Dar Es Salem, face à la Tanzanie et une défaite à Ouagadougou, face au Mali. Un tel parcours, ce n’est pas rien pour une équipe qui était, il n’y a pas si longtemps, en plein doute.
Il a résolu définitivement le problème de l’attaque
Pour être plus explicite sur le mérite de Vahid Halilhodzic, il a pu résoudre un problème qui avait fortement inquiété ses prédécesseurs, à savoir Benchikha et Saâdane. Il s’agit du manque d’efficacité offensive. L’on se souvient que l’Algérie n’avait pas inscrit le moindre but pendant plusieurs mois, juste après la CAN 2010 en Angola. Même Benchikha avait trouvé le même problème. Seulement, les deux entraîneurs avaient continué à faire confiance aux mêmes joueurs, contrairement à Halilhodzic qui a cherché tout d’abord à ramener Feghouli, a convoqué Slimani et Aoudia, et a fait aussi confiance à Soudani que l’on pensait déjà cuit. Sous l’ère Halilhodzic, l’Equipe nationale a disputé dix rencontres durant lesquelles elle a réussi à inscrire 21 buts. Un chiffre record par rapport au passé qui prouve que le problème a bel et bien été résolu. Lors des entraînements, Halilhodzic axe son travail beaucoup plus sur le plan technico-tactique.
La CAN, une occasion pour confirmer son mérite
Maintenant que les Verts sont déjà en Coupe d’Afrique, il faut commencer à penser à réaliser un bon parcours durant ce tournoi et la moindre des choses, serait une qualification à la finale, une performance qui n’a pas été réalisée depuis 1990.
«Place à de nouvelles aventures»
C’est un Vahid Halilhodzic heureux de la qualification à la CAN acquise par ses poulains, mais un peu irrité par le comportement de certains joueurs libyens lors de la rencontre qui s’est présenté en conférence de presse d’après-match. Le sélectionneur national a tenu, évidemment, à rendre hommage à ses joueurs qui ont réussi un parcours sans faute qui permet à l’Algérie de retrouver la CAN, trois ans après sa dernière participation. Le technicien bosnien a précisé que son premier objectif a été atteint. «Place à de nouvelles aventures», dira-t-il qu’il espère bien plus riches que celles vécues jusque-là.
«Premier objectif atteint. On a fait un parcours sans faute lors de ces éliminatoires à la CAN et on est très satisfaits. Je félicite les joueurs pour leurs efforts et leur abnégation. Maintenant, place à de nouvelles aventures, sportives et humaines bien entendu. Le prochain championnat d’Afrique s’annonce très passionnant, puisque la plupart des grandes nations se sont qualifiées. On aura le temps de bien s’y préparer.»
«On voulait assurer le spectacle pour ce merveilleux public, hélas !»
Evidemment, Halilhodzic n’a pas manqué de remercier les supporters algériens qui ont fait le déplacement jusqu’à Blida pour suivre cette rencontre importante. Il a surtout tenu à souligner leur excellent comportement avant, durant et après la rencontre.
«Je remercie le public qui s’est déplacé au stade pour nous encourager. A midi déjà, on m’avait informé que le stade était plein. On voulait assurer le spectacle pour nos supporters et leur offrir une vraie fête de football, hélas, certains joueurs libyens ont voulu gâcher la fête. Ces derniers n’ont pas été à la hauteur de l’événement et ont failli tout gâcher. Et pourtant, on a tout fait pour bien les accueillir.»
«A chaque match, on marque et on progresse»
L’ancien coach du PSG demeure entièrement satisfait de son bilan, jusque-là. Toutefois, il a précisé que cette équipe avait une marge de progression importante et que d’ici peu, elle deviendra encore plus forte.
«A chaque match, on marque et on développe encore plus du beau jeu. Ce soir encore, on aurait pu marquer davantage de buts. On a fait le travail bien comme il le faut et il faudra continuer sur cette lancée et persévérer.»
«On traverse toujours un passage à vide dans un match et cela est dû à l’inexpérience des joueurs»
«Oui, je reconnais qu’on a toujours un passage à vide de quelques minutes dans nos matchs. Cela est dû essentiellement à la jeunesse de notre effectif. Mes joueurs manquent d’expérience et avec les absences qu’on enregistre à chaque match, cela n’est pas pour nous arranger. Toutefois, je demeure confiant, d’autant que l’ambiance au sein du groupe demeure fantastique et que tout le monde adhère à ma politique. Vous avez vu aujourd’hui des joueurs cadres, comme Lacen, Mesbah ou bien Bougherra, qui ont tenu à se déplacer pour soutenir les joueurs et assister avec nous à cette belle qualification. Ça veut tout dire.»
