L’autiste bigot refuse toujours d’identifier la proposition qui ne rentre pas dans son intérêt.
Les partis recyclés par le pouvoir pour lui servir de faire-valoir politique.
Là où il n’entend que confusion dans l’esprit de son contradicteur, il fouille dans son capital de serviteur humilié et projette son fardeau, par un transfert de culpabilité, vers un ennemi imaginaire. Entendu dans le dicton chaoui « enlever de son dos et mettre sur le dos d’autrui ».
À l’heure où l’érosion semble venir à bout de la misère populiste, qui a avili des générations d’hommes et de femmes et les avoir soustraits au droit à une vie souveraine – par des milices de prédateurs ; les uns avec des casquettes acquises sur le marchepied du sang de combattants de la liberté sans ruses et du travestissement de leur histoire – marqués du sceau de la cupidité ; les autres, avec des barbes en excroissance terrifiante, comme tombés d’un ciel n’ayant jamais abrité de soleil, brandissant leur couperet sous leurs baves bégayantes, scrutant les désirs coupables de leurs frustrations – scellant leurs sentences de l’absurde blasphème ; voilà venu le temps du néo-populisme BCBG, dernier avatar de chiens de garde tenus en laisse par une promesse de soupe froide que peut-être à leur tour : les y voilà !
C’est donc à de nouvelles troupes, les panses rivées sur les entrailles de la terre qui nous a vus naître tous égaux devant les dieux et les hommes, qui s’apprêtent à prendre la relève et à assurer la transition de la transition de l’éternelle transition de nos enchaînements à leurs bigoteries de malheurs, que nous allons avoir affaire. Nous les méritions pour nous être réfugié dans la résignation et végété dans l’inaction. Des milices succéderont à des milices, des avatars d’avatars de ces malfaiteurs tombés en désuétude. Car tout ce qui reste de leur face humaine n’est plus présentable devant le jugement de l’Histoire ni de celui des hommes. Si pour les uns les barbes ont inversé la direction de leur croissance, dirigée cette fois vers leur intérieur, pour dissimuler leur intention inhibitrice de volonté et de désir de liberté de leurs marchepieds à venir, pour mieux les molester dans cette trompeuse volonté de modération bigote ; pour les autres, soutenues par la vigilance d’une élite perdue dans l’ambivalence du consensus dominant et leur encrassement dans l’autisme de leurs maîtres, vomissant à tue tête leurs grossières justifications sourdes, braillant leur appétit comme des ânes battus sur les crêtes et les cimes de la mauvaise presse, pour se faire bonne conscience – à défaut d’arguments convaincants ne serait-ce que pour des laissés pour morts. Vilipendant les espaces libres en écho à leurs souteneurs, qu’ils tiennent pour des lieux à scandales. Plutôt ! lorsque ceux-ci mettent en scène la honte qui préside au dépérissement de tous les lieux de cette terre, pour que les consciences libres s’émeuvent et se dressent contre leurs chaînes, dans cette nuit sans lune qui nous traverse par son obscurité en abîme.
La préparation des législatives s’est faite de façon à exclure toute véritable opposition, en empêchant la société de s’organiser, de permettre aux citoyens de prendre des initiatives autonomes, d’exprimer librement leurs projets de société sans tutelle. En excluant les médias d’être libres et ainsi de libérer l’expression individuelle. De permettre à l’opposition et aux centaines de milliers de compétences en exil de retourner occuper l’espace public et investir le champ politique. Agissant avec la chose publique comme un bien privé. Ils projettent pourtant la révision de la Constitution, qui sera à l’image de l’assemblée bigote « élue », alors qu’elle aurait dû être révisée avant la loi électorale et la loi sur les partis. Ils comptent naïvement sur leurs chiens de garde, qui se chargeront de nous la faire gober !
Valeureux militants de l’UDR dans leur démission collective, motivée par le seul mobile du rejet de la stratégie du parti unique central, qui consiste dans la participation de leur parti aux législatives, pour sa légitimation, en échange de la promotion politique du chef pour un strapontin gouvernemental, au détriment des valeurs de la démocratie et du patriotisme.
Dans une période de déliquescence comme celle que nous traversons en ces temps absurdes, marqués par le vide politique et le déficit de projet de société dû, d’une certaine manière, à « un manque de référent » (*), c’est-à-dire l’absence d’une dimension symbolique forte, que la « révolution algérienne » – qui a accouché d’une souris – ne peut assumer, tant qu’elle est prise en otage dans le cycle de prédation, l’ayant couverte d’un voile opaque, elle et ses cadavres interdits de mémoire, à partir de laquelle on puisse formuler un projet collectif d’avenir, c’est la menace de la régression et du retour à l’archaïque qui prédomine dans l’imaginaire collectif avec son lot de violences latentes et manifestes. La fatalité et la résignation suivie de la haine de soi que l’on transfère sur le groupe sont une conséquence inéluctable. C’est un trait de caractère facilement observable dans divers commentaires sur les forums de discussions entre Algériens, dans les transports publics, dans la vie des quartiers, y compris dans les échanges entre les membres de la classe politique, y compris même autour de la présidence de la république, où l’on a vu deux ministres qui se sont mis à se boxer dans l’avion présidentiel qui les transportait vers Oran…
Particulièrement, la violence faite aux femmes isolées, à force de malheur et d’abandon. Ces femmes qui souffrent dans la douleur du viol, de la violence barbare et de l’humiliation, que l’on qualifie lâchement ! de prostituées à abattre et à exiler. Pour que nos mères, nos femmes, nos sœurs, nos filles seront et resteront dans l’éternité en disgrâce. Peut-être qu’elles et eux, ces milices de la transition y seront en grâce. L’on apprend dans le tumulte de la centaine de partis boulitiques, virevoltant autour de cette maudite kermesse électorale, par des promesses bien intentionnées pourtant ! que beaucoup de femmes y seront comme les hommes, à égalité dans la mise à mort de leurs propres conditions – sous un oxymore, extrait du dogme millénaire de la chari’a – taillées à la mesure des exigences de leurs maîtres, où les femmes engagées dans les listes de la myriade de partis, en excroissance du parti unique central – ne tolérant aucun écart – scelleront leur propre avilissement ? Ces femmes, pour peu que l’on soit comptable, ne sont pas seulement des femmes, mais la moitié de notre peuple, qui sont relégués dans un statut infra humain. Notre réconciliation se fera avec elles ou ne se fera pas. Lorsque l’on aura cessé la violence, contre les femmes et les hommes insoumis, la violence et la barbarie s’en iront avec, et quitteront notre terre à cette occasion, pourtant ! portant les stigmates du sacré, nous dit-on !
Cette période s’apparente au meurtre symbolique du père déchu, qui est à l’image du pouvoir illégitime algérien, que le peuple a tué symboliquement par son retrait total de confiance, à partir de ce moment-là, on se méfie de tous ceux qui veulent prendre sa place. C’est pour cela, à mon avis, que pour venir à bout de la violence dans toutes ses formes et de canaliser nos énergies vers une conscience collective pour l’édification d’un véritable projet de société, qui nous garantira un vivre ensemble de tolérance et de paix civile, il faudra au préalable instaurer un état de droit, qui émanera de la seule volonté populaire et qui tiendra compte des droits de toutes les composantes de la société. Entendons-nous, que seule la séparation du politique et du religieux est à même de garantir cet objectif. Que l’on s’avise d’envisager les choses autrement, la lutte pour un état séculier est un objectif patriotique suprême. Avec une justice qui fonctionnera de façon indépendante, où les libertés individuelles et la paix civile seront garanties par la loi. Elle jouera son rôle de garant, qui dissuadera par la sanction pénale toute forme de violence, et dans le temps, éduquera les comportements de civilité au sein du groupe. C’est si simple que ça. Et c’est pour cela que la résistance à toute forme de populisme est un devoir, parce que d’évidence, la neutralisation de ce populisme dans l’action politique en est la solution incontournable.
Dans toute situation de crise de cette ampleur, la politique s’est toujours vue doublée par une autre instance. Quand ce n’est pas l’économie, c’est le militaire, et quand c’est ni l’un, ni l’autre, c’est la religion. Rétablir dans notre cas, le primat de la politique sur l’économie, sur le militaire et sur la religion, est l’objectif que doit s’assigner tout patriote engagé dans le combat politique. Aucun développement économique, ni social et ni culturel n’est possible, sans légitimité et sans séparation des pouvoirs, dans le cadre d’un état de droit. Toute initiative butera inévitablement sur l’obstacle principal, qui est la corruption et la non-intégration des institutions de régulation, du fait de leur fonctionnement irrationnel et sous-développé. On ne peut se comparer aux grandes démocraties, qui elles ont résolus ce genre de problème et axent leur débat dans l’alternance de la gouvernance essentiellement sur l’économie. Par ailleurs, le débat idéologique continue toujours à assurer son rôle en apportant de petites touches de réformes pour l’actualisation et l’intégration législative et constitutionnelle au rythme du développement et de l’émancipation de la société. C’est pourquoi le problème politique est prioritairement urgent à résoudre et que le problème économique, social et culturel trouveront leur résolution dans la dynamique créée par le rétablissement de la légitimité politique.
Ne pas laisser donc, le terrain à une petite bourgeoisie conservatrice et soumise, de s’accaparer des moyens d’aliénation du peuple dans un discours néo populiste, à travers leur installation dans une assemblée nationale bigote. Encore ! il faudra qu’ils arrivent à leur but, devant un peuple qui a bu jusqu’à la lie toutes sortes de mensonges inimaginables. Le boycott des législatives et la désobéissance civile sont un droit, qui n’a pas besoin d’être octroyé, il se prend. L’objectif est d’amener le pouvoir occulte qui exerce le pouvoir politique illégitimement avec l’appui des forces de sécurité, de se retirer du champ politique, et de permettre à la société de s’auto organiser politiquement, en lui transférant tous les pouvoirs de décision. Il doit retourner à sa mission traditionnelle, c’est-à-dire, la préservation de l’intégrité territoriale pour les militaires, et la veille à l’application de la loi et aux décisions de justice pour les services d’ordre public.
La résistance consiste à commencer par réapprendre à penser par soi-même, en écartant toutes les explications émanent du pouvoir central et de ses clients, qui se bousculent à la porte de l’assemblée bigote conspirationniste qui se prépare. Développer une écoute sceptique de tous les déballages populistes émanant de leurs intellectuels organiques, de leurs experts, de leurs journalistes et des imams à leurs soldes. Aborder de manière autonome et indépendante toutes les questions et problèmes qui se posent à la société. Rejeter toute constitution, toute déclaration de droit, tout système électoral émanant de leurs laboratoires, car, ils ne peuvent garantir, ni la paix, ni la justice et ni l’égalité. Parce qu’ils sont élaborés en fonction de leurs propres intérêts et non des intérêts du peuple. Cela exige un combat permanent, des débats incessants impliquant l’ensemble de la société en tous lieux, aussi bien au sein d’organisations, qu’entre citoyens dans les quartiers, le travail, l’université, la presse libre, les réseaux sociaux sur internet, enfin, partout où c’est possible pour imposer une pression permanente sur le système. Ces pratiques de résistances et de désobéissances pacifiques à l’échelle individuelle et collective sont légitimes, car ce sont des pratiques nécessaires face aux nombreux désordres créés par l’État et les institutions dominantes, qui seules garantissent l’exercice d’une démocratie réelle. Débattre, des problèmes de violence contre les femmes et de la violence dans la société en général, des persécutions contre les non croyants où ceux qui adoptent d’autres religions, de la liberté de conscience en général, du problème de la drogue, des sans domicile fixe ou tout autre problème lié au logement, du problème du chômage, de la corruption, de la qualité de l’enseignement, etc., c’est non seulement faire apparaître les effets négatifs des décisions et actions politiques des élites, mais c’est surtout mieux comprendre, comment s’est imposé le système totalitaire, despotique et mafieux contre la volonté du peuple.
Prendre conscience de notre manière de penser notre liberté et notre souveraineté n’est pas seulement digne d’intérêt, un sujet de controverse intellectuelle, mais il s’agit de notre condition d’existence. Il s’agit d’une question de vie ou de mort. Si le système, avec tous les bigots qu’il instrumentalise, partis satellites, qui fonctionnent comme des coquilles vides, une assemblée nationale, qui fonctionne comme une chambre d’enregistrement, une presse dite libre, mais qui n’est en effet qu’une porte voie démunie de tout esprit critique, se montre capable de contrôler nos idées, il est à peu près assuré de pérenniser son pouvoir. Dans ce cas, nous nous contrôlerons nous-mêmes, ce qui le dispense d’une répression brutale en déployant les forces de sécurité dans l’espace public. Parce que l’armée reste dans les casernes, avec l’instauration d’une démocratie de façade ravalée par un leurre de réformes et l’organisation de législatives que l’on nous dit transparentes, induit un type de contrôle bien plus efficace. On n’est moins tenté de protester quand on pense vivre dans une société « pluraliste ».
Alors, que ce pluralisme n’est qu’un leurre. En l’observant de plus près, on constate, que seulement les partis satellites du pouvoir central sont ouvertement tolérés, encouragés et financés. C’est le cas pour le dernier débarqué, en l’occurrence le Parti FFS d’Ait Ahmed. Mais les autres partis sont exclus de toute considération, voir réprimés et leurs cadres harcelés en permanence par les services de sécurité. On nous dit que l’on a une presse libre, mais en vérité elle est soumise à une ligne rouge qu’elle ne doit en aucun cas transgresser, sous peine de subir toutes sortes de répressions. Cette ligne rouge délimite le champ de propagande du pouvoir. La presse dissidente est systématiquement interdite par des méthodes très subtiles. D’abord, elle n’a pas les ressources financières des autres presses porte voix de la propagande du système, car elle ne peut bénéficier des budgets publicitaires des grandes entreprises publiques qui constituent une part importante du budget de leur fonctionnement. Dans le cas où celle-ci continuerait à résister à la pression du système, malgré les privations budgétaires, ses dirigeants auront affaire à une justice aux ordres, par leur inculpation sous de fausses accusations. Néanmoins, une marge de réintégration est toujours laissée aux dissidents qui résistent au système. Certains sont convaincus de la nécessité de persister dans la résistance, animés par le sentiment de liberté, qui les empêchent d’accepter de vivre sous l’autorité d’un maître, lui préférant la grâce d’exister. D’autres plus disposés à vivre dans l’humiliation de servir s’accommodent bien facilement de se soumettre à un maître et préfèrent rejoindre la misère de l’action politique et la bigoterie de la vigilance pour préserver le système.
Youcef Benzatat