La première ferme éolienne est mise en service depuis jeudi dernier en Algérie. D’un coût global de 280 milliards de centimes, elle permettra de résoudre le problème de l’électricité dans la wilaya d’Adrar pour 2014, a affirmé le ministre de l’Energie, Youcef Yousfi.
Implantée dans la localité de Kabertène, distante de 72 kilomètres du chef-lieu de wilaya, sur une superficie de 30 hectares, sa capacité est de 10 mégawatts (MW). Elle est constituée de 12 éoliennes de type G52 à trois pales (hélices) d’une puissance de 850 kilowatts (KW) chacune. L’électricité produite sera transférée vers le poste 220/30 kilovolts (KV) situé dans la commune de Béni Tameur.
La mise en service de ce poste est prévue à la mi-juillet courant. Son coût est de près de 869 millions DA. « Il s’agit d’une première expérience et une opération pilote dans le domaine des énergies renouvelables en Algérie », a relevé Yousfi en marge de la cérémonie d’inauguration de la station. La ferme éolienne de Kabertène a été réalisée par le consortium algéro-français Cegelec, alors que la partie études, génie civil et sous-traitance a été confiée à un groupement composé de sociétés filiales de Sonelgaz, à savoir Credeg, Inerga, Etterkib et Transmex. Ce projet a permis la création de 12 emplois.
Il « constitue un laboratoire qui nous permettra d’acquérir de l’expérience dans le domaine de l’éolien », a souligné le ministre. Ainsi, « le problème de l’électricité dans la wilaya d’Adrar sera totalement résolu grâce à cette ferme », a ajouté Yousfi. Par ailleurs, six projets de production d’électricité d’origine solaire sont inscrits pour la région et devraient voir le jour d’ici début 2015, selon les propos du ministre. « Adrar est appelée à devenir une wilaya pilote dans le développement des énergies renouvelables avec un encadrement humain national et local », a-t-il précisé. D’autres fermes seront installées aussi dans d’autres wilayas du Sud et à l’échelle nationale, a-t-il ajouté.
Un coût du kilowatt élevé
Le ministre a instruit les responsables à étudier les effets des vents de sable sur les hélices des éoliennes et trouver ainsi des solutions contre leur érosion. Il a également soulevé la problématique du coût élevé du KW/heure produit par cette ferme avoisinant les 6000 dollars alors qu’il ne dépasse pas les 1000 dollars ailleurs, selon le PDG de Sonelgaz, Noureddine Bouterfa, qui a ajouté que le coût moyen d’une centrale éolienne d’une capacité de 300 MW s’élève à 1,5 million d’euros. Sur le transfert de technologie et de savoir-faire, Bouterfa a indiqué qu’« on ne va pas continuer à faire du clé en main dans l’éolien ». Le ministre de l’Energie a également visité la centrale de Zaouiet Kounta. Le taux d’avancement de cette centrale a atteint une moyenne de 65%. D’une puissance de 420 MW, son coût global est de 456,33 millions de dinars.
F. M.
