Cette rencontre vise à tracer les priorités régionales dans les domaines du développement des infrastructures, de la gouvernance, de la sécurité dans la région, selon le porte-parole des Affaires étrangères.
L’Algérie, représentée par son ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a pris part hier, à Bamako (Mali), à la première réunion ministérielle sur la mise en œuvre de la stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel. Dans une déclaration faite à l’APS, le porte-parole du MAE, Amar Belani, a indiqué que la rencontre vise à “tracer les priorités régionales dans les domaines du développement des infrastructures, de la gouvernance, de la sécurité et de la résilience et à établir un mécanisme, pour renforcer la coordination et mobiliser les ressources pour financer les grands projets d’infrastructures dans la région”. Ce dernier a également précisé que la réunion de Bamako, qui comptera la présence d’une vingtaine de ministres africains des Affaires étrangères, est animée par le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, le secrétaire général de l’ONU et la délégation qui l’accompagne, à savoir la présidente de la Commission de l’Union africaine, les présidents de la Banque africaine de développement et de la Banque islamique de développement et le Commissaire européen au développement.
La région du Sahel compte plus de 80 millions d’habitants, dont près de 17 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire, tandis que
5 millions d’enfants de moins de 5 ans sont exposés à un risque de malnutrition aiguë. Elle fait face à de graves menaces, “intensifiées par des décennies de tensions économiques, politiques, démographiques et écologiques”, qui pèsent sur sa sécurité et son développement.
Pour rappel, c’est en juin 2013 que la stratégie intégrée de l’ONU pour le Sahel a été adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU. Le mois suivant, l’envoyé spécial du SG de l’ONU a confié au journal électronique Algeriepatriotique que l’Algérie “est la clé des liaisons entre le Sahel et la Méditerranée”. Romano Prodi a, en outre, souligné “la nécessité d’une grande contribution de l’Algérie”, jugeant que notre pays est “le plus structuré du point de vue politique” et qu’il peut donc “aider à la stabilité du Sahel”. “L’Algérie connaît le Sahel mieux que tous les autres pays. Les États du Sahel sont des pays frères pour l’Algérie. Je souhaite voir plus de coordination des efforts des pays du Sahel avec la communauté internationale”, a ajouté l’ancien Premier ministre italien.
Pourtant, il faut se rendre à l’évidence : malgré sa pauvreté manifeste, le Sahel est convoité par les grandes puissances pour les richesses naturelles qu’il recèle (pétrole, gaz, or, phosphates, diamants, cuivre, fer, nickel, uranium, plutonium, cobalt, argent, chrome, étain, sels minéraux, poissons, crustacés, cheptels de bétails, bois précieux, etc.). Zone charnière entre l’Afrique subsaharienne et la Méditerranée, cette région comprend un vaste territoire de plus de 9 millions de km², difficilement contrôlable. Cela confirme l’urgence d’appréhender l’insécurité, la criminalité organisée, le terrorisme, mais aussi les aspects liés à la dimension humaine, comme un tout intégral. Sans toutefois perdre de vue que les enjeux énergétiques, dans l’actuel contexte géopolitique mondial (marqué par l’augmentation continue des prix des hydrocarbures et une forte demande en la matière), sont plus que jamais au centre des conflits internationaux. Le Sahel est à la croisée des chemins de tous les dangers. Pendant encore longtemps, il restera une région où se jouera “une grande partie de l’avenir du monde”.
H.