La Banque mondiale a averti lundi du gros risque d’insécurité alimentaire qui pourrait survenir dans les prochaines années si des investissements substantiels et d’autres actions n’étaient pas entrepris à l’échelle mondiale alors que la population est en constante augmentation.
La population mondiale va augmenter de 2 milliards d’habitants d’ici à 2050, pour passer de 7 milliards actuellement à plus de 9 milliards d’individus, a indiqué la BM à la veille de sa conférence mondiale sur l’agriculture et la lutte contre la pauvreté qui se tiendra à Washington.
Pour ce faire, la production agricole mondiale devra augmenter de 70% pour pouvoir répondre à cette demande à venir, avance cette institution mondiale qui préconise, tout d’abord, de ‘‘nouveaux investissements substantiels’’ dans l’agriculture.
Prévenant que l’investissement seul ne sera pas suffisant, la BM explique que la volatilité des prix des denrées alimentaires et du carburant, les effets du changement climatique et les ressources limitées rendent le défi encore ‘‘plus redoutable’’.
A moins que les rendements agricoles seront augmentés, ‘‘un grand nombre de la population mondiale souffrira de la faim, de malnutrition, et sera incapable de saisir les opportunités pour améliorer son niveau de vie’’, affirme l’institution de Bretton Woods.
Outre l’insuffisance des superficies des terres utilisables, elle soulève le problème ‘‘des spéculateurs et des investisseurs sans scrupules qui exploitent les petits agriculteurs et les éleveurs, notamment dans les pays où les systèmes de gouvernance foncière sont faibles’’.
Pour le président de la BM, Jim Yong Kim, ‘‘des politiques modernes, efficaces et transparentes sur les droits fonciers sont essentielles pour réduire la pauvreté et promouvoir la croissance, la production agricole, une meilleure nutrition et le développement durable’’.
Dans ce sens, il a indiqué que la BM va intensifier ses efforts pour contribuer dans l’amélioration de la gouvernance foncière, notamment dans les pays en développement, en améliorant la transparence, la responsabilisation et la participation à la prise de décision.
Il s’agit aussi, a-t-il poursuivi, d’aider les femmes à atteindre l’égalité de traitement dans l’obtention des droits fonciers dans le secteur agricole et de promouvoir des investissements agricoles durables sur les plans écologique et social.