Mise en garde contre les risques de brûlure d’enfants durant les fêtes

Mise en garde contre les risques de brûlure d’enfants durant les fêtes

ALGER- Des médecins et des spécialistes ont mis en garde contre les risques de brulure des enfants durant les fêtes où la majorité des familles est occupé à préparer les mets et gâteux insoucieux des comportement de leur enfants qui peuvent conduire à de graves  accidents.

Les enfants demeurent la première victime des accidents domestiques, particulièrement les brûlures qui surviennent durant les fêtes, des périodes durant lesquelles, les familles sont occupées à organiser ces évènements, d’où une baisse de vigilance qui s’avère souvent dramatique. 

Le coordinateur des activités paramédicales à l’établissement hospitalier spécialisé (EHS) des Grands Brulés d’Alger « Pierre et Claudine Chaulet » (Ex clinique centrale), M. Seghir Ilyes a indiqué à l’APS que cette clinique, « unique en son genre au niveau national », recevait quotidiennement quelque 30 victimes de brûlure intervenue essentiellement dans la cuisine, notamment par le réchaud à gaz trépied « Tabouna » dans 90% de cas.

Ces accidents surviennent durant les heures qui précèdent la rupture du jeûne où l’attention est relâchée et où la maman est généralement très occupée, a-t-il encore fait savoir.

S’attendant à une augmentation de ces accidents durant les derniers jours du Ramadhan en raison notamment de la fatigue et de l’inattention des familles, occupées à préparer les gâteaux de l’Aïd, il a mis l’accent sur la nécessite de « faire preuve de plus de vigilance et de veiller à éloigner les enfants des équipements de cuisine » susceptibles de causer ces graves accidents domestiques.

M.Seghir a expliqué, dans le même contexte, que les liquides occupaient la première place des éléments à l’origine de brûlures, suivis des chocs électriques (60% des cas), puis des intoxication aux produits d’hygiène (Eau de javel, crésyl ….).

Au niveau de cette clinique, d’une capacité d’accueil de 60 lits et qui accueille les enfants de moins de 15 ans, ont peut entendre les cris et les pleurs des patients tiraillés par les douleurs atroces des brulures.

Parmi les cas rencontrés à la clinique, Mohamed, un enfant de 14 ans venu de la wilaya de Bouira, nous a raconté l’histoire de son accident survenu après avoir respiré du gaz qui fuitait du trépied installé au niveau de la salle de bain ce qui lui a fait perdre conscience avant de tomber dans  l’eau brulante.

Elève de quatrième année moyenne, Mohamed n’a pu passer le Brevet de l’enseignement moyen à cause de cet accident qui l’a cloué au lit de l’hôpital.

Oum Mounir, mère d’un patient de 4 ans nous a fait part de sa grande désolation après que son enfant eu été brulé au niveau des membres inférieurs suite à une chute dans un récipient d’eau chaude, oublié par la famille au milieu de la cour.

Parmi les cas grave rencontrés par l’APS et celui de cette fillette de Tizi Ouzou qui a renversé en jouant avec sa cousine la marmite de soupe (Chorba) sur une grande partie de son corps. 

Un autre cas émouvant est celui de Farouk (14 ans) de Meftah (Alger), qui en jouant avec son cousin sur le toit de la maison a touché un câble électrique ce qui a causé la mort sur le coup de son cousin, tandis que lui a été évacué en urgence sur la clinique pour subir ensuite une amputation des deux pieds.

M.Seghir Ilyes a, par ailleurs, affirmé que la Clinique centrale a failli perdre « sa référence » à défaut d’une bonne prise en charge des personnes sujettes aux brûlures, et ce en raison de la grande affluence des citoyens venus de l’ensemble des régions du pays, notamment « pendant les fêtes religieuses et les fêtes familiales ».

Il a affirmé, à ce titre, que l’affluence croissante des patients a entrainé des rendez-vous éloignés pour la prise en charge des séquelles des brûlures jusqu’en 2020, une attente qui dure plusieurs années pour une chirurgie réparatrice d’une partie du corps ou pour la réhabilitation d’un membre ayant subi de graves lésions, d’où une lourde souffrance physique, psychologique et sociale chez l’enfant.

Par ailleurs, le chargé de prévention contre les accidents domestiques au ministère de la Santé, le Dr Redha Hadj Mati a appelé, dans ce sens à « la nécessité de mettre immédiatement la zone atteinte du corps (hormis les cas de choc électrique) sous l’eau courante du robinet pendant 30 secondes, et ce afin d’alléger la douleur et faciliter sa prise en charge à l’hôpital, préconisant la nécessité de couper immédiatement le courant électrique en cas de choc électrique et d’empêcher la victime brûler de courir, ce qui augmente l’intensité des flammes.

Il a, à cet égard, mis en garde contre « des produits qui sont souvent utilisés en cas de survenue de ce type d’accidents, tel que le dentifrice,  les tomates et le jaune d’oeuf », particulièrement les matières colorées qui  empêchent de faire le diagnostic et de déterminer la profondeur de la plaie, car la précision pour les cas des brûlures est effectuée par le médecin à l’oeil nu et il n’y a aucun autre moyen médical pour le faire.

Pour sa part, la président de l’Association nationale de prévention et de sensibilisation contre les grandes brûlures, Dr Bahloul Meriem a appelé à la nécessité d’organiser et de réactiver les services des hôpitaux de Batna,Annaba,Constantine,Sétif et d’Oran pour alléger la pression sur la clinique centrale d’Alger, outre la nécessité de renforcer les campagnes de sensibilisation contre ce phénomène dont sont souvent victimes les enfants.

Elle a, en outre, mis l’accent sur la nécessité « d’adopter un programme national de prévention de ces accidents », et ce en mettant à contribution tous les acteurs dans le domaine et en sensibilisant la société, en vue de réduire les cas de brûlures qui coûtent cher au Trésor public, précisant que la prise en charge d’un seul cas de brûlure de 2e degré équivaut aux coûts d’une greffe d’un foie.

La même responsable a, par ailleurs, prôné « l’ouverture et l’encouragement de l’investissement en matière de confection de vêtement utilisé en cas de légères brûlures en vue d’alléger les souffrances des patients, tout en appuyant la formation des médecins généralistes pour une prise en charge de  proximité, notamment juste après la brûlure .