Mise à niveau des entreprises : Le programme national accuse un retard

Mise à niveau des entreprises : Le programme national accuse un retard

«Le programme national de mise à niveau accuse un retard d’un an et demi. Il ne pourra pas toucher les 20 000 entreprises prévues d’ici 2014», a indiqué hier à Alger le président du Conseil national consultatif de la PME (CNCPME), Zaïm Bensaci, lors du forum d’Alger.

Ce programme ne toucherait que 200 ou 250 entreprises tout au plus, selon M. Bensaci. En d’autres termes, le président du CNCPME appelle à tirer les leçons du premier programme MEDA 1 qui avait aussi connu un retard de deux ans.



Pour lui, la mise à niveau doit concerner l’industrie en introduisant la dimension innovation et inclure les entreprises de sous-traitance. Il a déploré que le nombre de ses entreprises se limite à 37 seulement sur les 600 000 recensées.

En effet, le programme national de mise à niveau a été validé lors du Conseil des ministres en juillet 2010 et il a été lancé en janvier 2011. M. Bensaci est revenu sur le premier programme MEDA 1 qui avait lui aussi connu un retard de deux ans. Le président du CNCPME a appelé à valoriser l’expertise algérienne dans le domaine.

A ce jour, le programme national de mise à niveau concerne 400 entreprises éligibles mais la demande réelle est de 1000 exprimant leur vœu de se mettre à niveau enregistrées par l’ANDPME, a signalé M. Boughadou, chef de division au MIPI, avec une enveloppe de 5 milliards de dollars, financé par l’Etat, à travers le fonds de mise à niveau et mis en application par l’ANDPME (Agence nationale de développement de la petite et moyenne entreprise).

Les secteurs touchés par ce programme national sont l’industrie et les services liés, le BTPH, la pêche, le tourisme et l’hôtellerie, les transports. Il est en direction des entreprises âgées de 2 ans et de 10 et plus emplois. L’actuel programme comprend également l’accompagnement pour la certification. Les entreprises ont deux années pour préparer leur plan de mise à niveau et peuvent bénéficier d’un délai supplémentaire de 6 mois pour le présenter.

Défendant le MEDA 1, Michel Delattre qui le dirigeait entre 2002 et 2007, a souligné que le programme de mise à niveau MEDA 1 a été lancé sur la base d’une étude avec des données de 1995. Il a demandé de réfléchir sur la notion de la perte de l’énergie en arrêtant des programmes pour les relancer ensuite.

Par ailleurs, le programme PME 2, cofinancé par l’UE, présenté par Yves G. Van Frausum, expert principal pour l’appui aux PME, porte entre autres sur la maitrise des TIC. Pour cet expert, ce programme n’a pas la même vocation que le programme national de l’Etat en Algérie.

II touchera 200 entreprises d’ici 2013 avec un appui au niveau des compétences et optimisation des processus et modernisation de l’outil de production, avec la condition que l’entreprise ne devra pas être en difficulté financière structurelle, a-t-il expliqué. Il s’intéresse aux entreprises à potentiel d’exportation.

De son côté, Hocine Amer Yahia, consultant, ex-DG de l’industrie, expérience vécu avec l’ONUDI et MEDA, a précisé qu’ «il est faux de dire qu’on a mis 4000 ou 500 entreprises à niveau car elles ne sont jamais à niveau mais bénéficiaires du processus. L’entreprise doit voir à l’intérieur comme à l’extérieur, elle doit être en veille permanente».

Enfin, les conclusions de ce forum d’Alger seront transmises au président de la République pour ajustement de ce programme de mise à niveau version algérienne, selon le cabinet Emergy.

Fella Midjek