Ministres,ambassadeurs,hauts fonctionnaires..en fin de mission,La retraite dorée des courtisans

Ministres,ambassadeurs,hauts fonctionnaires..en fin de mission,La retraite dorée des courtisans
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Sortis par la petite porte, certains ministres vont siéger au Sénat…

La longévité de certains responsables à des postes qui sont devenus à la longue leur pré carré (…) n’est pas un gage de renouvellement du personnel dirigeant.

Y a-t-il à ce point pénurie d’hommes et de femmes, de la ressource humaine tout court, pour faire «tourner la boutique» avec les mêmes têtes? Quelques-uns d’entre eux, qui ont été nommés pour gérer des secteurs sensibles, ont pourtant fait étalage de leurs limites à force de persister dans leur aveuglement souvent dénoncé et de leur action maintes fois contestée. Certains furent renvoyés et paradoxalement gratifiés. Selon toute logique, ceux qui doivent être récompensés ne doivent l’être que pour les services rendus à la nation.

Et puis, lorsque l’on chante à tue-tête l’amour que l’on porte a son pays, il ne faut rien en attendre en contrepartie. A l’instar de ceux qui sans aucun calcul, ont donné un jour leur vie pour que l’Algérie vive libre. Des jeunes hommes (Didouche Mourad, Larbi Ben M’hidi…) et des jeunes femmes tout juste sorties de l’adolescence pour bon nombre d’entre elles (Hassiba Ben Bouali…) ont fait don de leur personne pour mettre un terme à 132 ans de colonisation. Cela doit être encore la devise dans un pays que l’on veut propulser parmi les grandes puissances et qui n’est indépendant que depuis cinquante ans.

LG Algérie

Une jeune existence avec des avancées et des potentialités remarquables. L’heure du changement n’a-t-il donc pas encore sonné? Une question de temps sans doute.

Le renouvellement du tiers présidentiel a été commenté mais surtout perçu comme un événement qui confirme ce type d’observation. Sortis par la petite porte, certains ministres, qui ont pratiquement défrayé la chronique lorsqu’ils étaient en exercice, Benbouzid à l’Education nationale, Ould Abbès à la Santé ou Saïd Barkat qui s’est distingué par la manière dont il a géré la crise de la pomme de terre au moment où il a occupé le poste de ministre de l’Agriculture ont refait surface. Ils siégeront désormais en tant que sénateurs. Certes, à des postes où ils n’auront pas le même pouvoir de décision. Une sorte de retraite dorée. D’autres débutent des carrières de diplomates nommés comme ambassadeurs ou terminent au sein d’institutions (à l’instar du Conseil constitutionnel). Pas de quoi remettre en cause le fonctionnement de la République.

C’est sûr! Mais par les temps qui courent cela renforce les sentiments d’injustice et d’inégalité des citoyens qui sont saignés aux quatre veines par une flambée des prix sans précédent… L’Algérie a pourtant les potentialités requises pour rompre avec ce réflexe vieillot qui consiste à puiser indéfiniment dans les allées et les coulisses du sérail. De manière plus générale, cela met en exergue la cooptation. Un critère tant décrié qui décide de la mobilité sociale en Algérie. Depuis l’indépendance, la formation de cadres, d’ingénieurs, de techniciens et intellectuels algériens a coûté les yeux de la tête au Trésor public. Des générations de femmes et d’hommes compétents ont été sacrifiées. Nombre d’entre eux se sont expatriés. Ils font aujourd’hui le bonheur de leurs pays d’accueil. La saignée continue… La marginalisation aussi… L’Algérie, qui ambitionne de récupérer ses compétences installées à l’étranger, aurait-elle décidé de divorcer avec sa matière grise nationale? La question reste d’actualité. Une démarche qui pourrait, cependant, s’avérer suicidaire au moment où il est question de rompre avec la rente pétrolière…