Le ministre algérien de la Communication Mohamed Said a affirmé dimanche que l’Algérie était prête « à faire face à toute agression », au lendemain du dénouement sanglant de la prise d’otages islamiste dans un complexe gazier du Sahara.
« Nous sommes prêts à faire face à toute agression, a-t-il dit à la radio Chaîne 3, dans une première réaction gouvernementale à cette attaque qui s’est soldée par la mort de 23 personnes, dont des étrangers, selon un bilan provisoire algérien. En outre, 32 assaillants ont été abattus par les forces spéciales algériennes qui ont donné l’assaut contre le site d’In Amenas, à 1 300 km au sud-est de la capitale, où ils étaient retranchés.
« Face à cette tentative de déstabilisation contre l’Algérie, nous répondons que nous avons une armée de 38 millions d’Algériens », a-t-il ajouté, en se référant à la population totale algérienne. En réponse à une question sur la poursuite d’attaques islamistes dans le pays, notamment dans la région nord-est de Kabylie, il a ajouté : « c’est une situation qui nous est imposée et nous y faisons face avec détermination et sans relâche. » L’Algérie a vécu une décennie de guerre civile sanglante contre les islamistes armés dans les années 1990-2000, qui a fait 200 000 morts selon des chiffres officiels.
Pour Mohamed Said, l’attaque lancée mercredi prouve « qu’il s’agit d’une agression contre l’Algérie, contre l’économie algérienne, contre la stabilité politique de l’Algérie, contre le rôle de l’Algérie dans cette région ». En évoquant l’autorisation accordée par Alger au survol de son territoire par des avions de chasse français en route pour le Mali, le ministre algérien a cependant remis l’accent sur une solution politique dans ce pays. « S’il en a été décidé autrement, je ne pense pas qu’il y ait d’autre solution à ce pays que politique », a-t-il. Les ravisseurs avaient affirmé que leur prise d’otages avait été menée notamment en représailles à l’intervention militaire française au Mali, qui a bénéficié d’un soutien logistique d’Alger en dépit de ses réticences initiales à une intervention militaire.