Impliqué dans de graves affaires de corruption ayant un lien direct avec le scandale du siècle qui a touché le secteur des travaux publics, Amar Ghoul doit rendre des comptes, tôt ou tard, pour les crimes économiques dont il assume la responsabilité.
Il est de ceux qui profitent d’une situation où l’Etat brille par son absence. Amar Ghoul, le ministre des Travaux publics et chef du parti TAJ, un nouveau-né dans la faune des partis politiques déconnectés des réalités populaires, vient de se distinguer en s’attaquant à un syndicaliste alors qu’il est, lui-même, empêtré dans de grosses affaires de corruption révélées récemment par le quotidien «Algérie News». Une façon, peut être, de juguler la grève nationale qui risque de paralyser le secteur des travaux publics pour une durée de trois jours, à compter du 18 février prochain, et qui ne manquera pas d’occasionner des pertes incommensurables au Trésor public.
Tewfik Haddadou, un syndicaliste connu pour sa probité et son honnêteté, est, aujourd’hui, victime de l’arbitraire qui sévit dans un ministère qui a connu l’un des plus grands scandales de corruption, qui n’a toujours pas livré tous ses secrets.
Parce qu’on lui avait attribué une déclaration parue dans le quotidien «Jaridati», en date du 26 janvier, au sujet de la grève que devait observer le personnel du ministère, les 2 et 3 février, et qui, finalement, aura lieu le…. Selon une dépêche de l’APS, Tewfik Haddadou fait l’objet d’une suspension de ses fonctions, assortie d’une réduction de 50% de son salaire mensuel, en attendant sa traduction devant un conseil de discipline.
La décision, dont nous détenons une copie, ne mentionne aucune infraction dont se serait rendu coupable Tewfik Haddadou. Le directeur de l’administration générale, qui lui avait remis la notification, s’était limité à lui dire que le motif était lié à l’article paru dans «Jaridati» au sujet de la grève.
Un motif que nie le chargé de la communication, M…….qui a reçu dans son bureau notre confrère de «Jaridati», tout en lui demandant de ne pas mentionner son nom ni d’enregistrer sa déclaration. Une drôle de façon de communiquer pour un chargé de communication !
Pour justifier la décision de suspension de M. Tewfik Haddadou, le sieur chargé de la communication a usé d’une langue de bois qu’on croyait éculée et surannée. Il accusa la victime de tous les maux, ne manquant que de lui faire porter le chapeau de la prise d’otages de Tiguentourine. Tewfik Haddadou serait «un élément indiscipliné, activant au sein d’un syndicat illégal, récidiviste et averti à plusieurs reprises», à croire le chargé de communication d’Amar Ghoul.
Impliqué dans de graves affaires de corruption ayant un lien direct avec le scandale du siècle qui a touché le secteur des travaux publics, Amar Ghoul doit rendre des comptes, tôt ou tard, pour les crimes économiques dont il assume la responsabilité en sa qualité de premier responsable du secteur.
Un secteur devenu un haut lieu de la corruption, à l’origine de nouvelles fortunes mal acquises, et ce, par la grâce de marchés faramineux conclus dans l’illégalité la plus totale.
Les preuves fournies par le quotidien «Algérie News» au sujet de l’implication d’Amar Ghoul dans de grosses affaires de corruption ne font pas honneur à un pouvoir qui reste passif devant de telles accusations portées contre le ministre.
Il est temps de voir la présidence de la République, la chefferie du gouvernement et les services de sécurité, auxquels le président de la République a confié la mission de la lutte contre la corruption, de réagir et mettre un terme aux agissements d’un homme qui jouit d’une inexplicable impunité. A moins que des forces occultes se profilent derrière lui…
Des forces qui doivent être démasquées et dénoncées.
Hichem Aboud