La date de la grève annoncée des travailleurs du ministère des Affaires étrangères sera connue sous peu, annonce le Syndicat autonome des personnels des Affaires étrangères (Sapae) dans son communiqué n°3/15. Le document rappelle le vote, ce lundi, des travailleurs pour décider de la grève.
Selon les chiffres du Sapae, 293 travailleurs sur les 386 inscrits au syndicat ont participé au vote (75,9%). 288 travailleurs ont voté pour un arrêt du travail, trois bulletins ont été annulés alors que deux voix ont voté contre. Le syndicat dénonce, en outre, le refus non argumenté de leur administration pour la tenue d’une conférence de presse, prévue pour aujourd’hui, dans son bureau, au siège du département de Lamamra, pour annoncer les résultats du vote. «Ce refus arbitraire est une entrave à l’exercice syndical et une violation de la loi», peut-on lire dans le même communiqué.
Le Syndicat rappelle, par ailleurs, que l’administration les a conviés au dialogue autour de la plateforme revendicatrice des travailleurs du ministère mais que sa réponse ne différait pas trop de la précédente administration de Medelci, trois ans plus tôt. Au cours de cette réunion, le Sapae a révélé que les représentants de l’administration leur ont reproché de les avoir attaqués médiatiquement et d’avoir précipité la décision de la grève. Quant au dossier des 11 retraités qui ont été affectés aux représentations diplomatiques à l’étranger, «ils ont répondu que cela ne regardait en rien le Syndicat et que seulement deux retraités sont concernés par ce mouvement», poursuit le communiqué en question. Cette décision d’aller au clash est l’aboutissement logique d’un bras de fer entre les fonctionnaires, essentiellement des corps communs, et leur administration.
Le 15 avril dernier, et à l’appel du bureau exécutif du Sapae, des dizaines de travailleurs ont tenu un sit-in de protestation pour dénoncer ce qu’ils qualifient d’injustice qui règne au MAE, notamment en matière de gestion des ressources humaines, ainsi que les entraves rencontrées par le Sapae dans l’exercice de ses activités syndicales légales. Le sit-in d’avril était le second organisé par le Syndicat autonome depuis le début de 2015 et intervient deux ans après la grève qui a secoué le ministère des Affaires étrangères qui a eu lieu du 10 au 16 février 2013. Quant aux revendications des travailleurs, elles s’articulent essentiellement autour de la régularisation de la situation des fonctionnaires recrutés avec des contrats à durée déterminée, percevant des salaires inférieurs au Smig et des primes de rendement insignifiantes. Le versement d’un capital-décès et d’un capital-retraite équivalents à 18 ou 24 mois, selon le grade, du dernier salaire, aux fonctionnaires des corps communs décédés ou mis à la retraite, le respect de la règle de départ à la retraite de tous les fonctionnaires, y compris ceux qui occupent des fonctions supérieures, fixé à l’âge de 60 ans par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, afin de libérer des postes au profit des jeunes cadres ainsi que la transparence des critères utilisés pour les affectations, les promotions et les nominations aux postes de responsabilité à l’administration centrale et à l’étranger, font également partie de cette plateforme.