Alors que le budget de l’Etat pour 2015 alloué au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique (MERS) est estimé à 300, 3 milliards de dinars, l’Office national des œuvres universitaires (ONOU) accapare, à lui tout seul, plus de 30% dudit budget, lit-on dans le document portant sur le projet du budget de l’Etat pour 2015.
L’augmentation du budget de l’Etat affecté au secteur de l’Enseignement supérieur se poursuit crescendo avec l’augmentation des effectifs estudiantins. Avec près d’un million et demi d’étudiants, l’enseignement supérieur occupe la 6ème place en termes de dépenses au titre du budget de l’Etat pour 2015. Il est passé, en effet, de 270, 74 milliards DA en 2014 à 300, 3 milliards DA en 2015, enregistrant ainsi une augmentation de 29, 59 milliards DA, soit en hausse de 10,93%.
Les crédits accordés à l’ONOU s’élèvent à 97, 58 milliards de dinars, en hausse par rapport à l’exercice précédent de 13,73% (85.800 milliards DA en 2014). Ces crédits représentent 30,12% du budget global du secteur dont 74,10% sont affectés aux œuvres universitaires.
Ils couvrent les besoins supplémentaires en matière de dépenses de personnel (avancement, nouveau recrutement et œuvre sociales) et en matière de dépense de fonctionnement des services et des œuvres universitaires (alimentations, transport et bourses des étudiants) engendrés par le flux des nouveaux bacheliers, ainsi que la dépense récurrente induite par la réception de nouvelles infrastructures.

Toutefois, ces dépenses colossales demeurent insuffisantes dans la mesure où les besoins des étudiants sont en évolution constante. Chaque année, ils revendiquent une meilleure prise en charge de leurs doléances. Ils recourent régulièrement à la fermeture des administrations des facultés et résidence universitaires pour exprimer leur mécontentement.
Le document révèle par ailleurs que la direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique (DGRST) n’a bénéficié pour l’année 2015 que de 207, 2 millions de dinars, enregistrant une diminution estimée à 668.000 DA, soit -0.32%.
La diminution de budget accordé à la recherche scientifique, selon le document, est expliquée par « le faible taux de consommation de l’exercice 2013 et les prévisions de clôture de l’exercice 2014, constaté lors de la préparation du budget de fonctionnement pour 2015 ». Cette baisse est aux antipodes du rôle important que devrait jouer la recherche scientifique dans le développement économique du pays.
En outre, selon toujours le document portant sur le projet du budget de l’Etat pour 2015, les universités ont bénéficié d’une enveloppe financière estimée à 174, 720 millions DA, contre 158, 798 millions DA en 2014. Une augmentation justifiée par le nombre important d’étudiants nouvellement inscrits et l’ouverture de plusieurs nouvelles universités et spécialités.
Noreddine Izouaouen