Ils déplorent la dégradation totale de la mine et signalent le danger réel de fermeture qui pèse sur leur outil de production.
Dans une correspondance adressée aux PDG des groupes Manal et Imetal, les mineurs d’El-Ouenza dénoncent la mauvaise gestion du directeur de la mine, auquel ils imputent une gestion anarchique et l’intérêt personnel au détriment de la société. À travers ce véritable brûlot dont nous détenons une copie, les employés tirent la sonnette d’alarme sur la dégradation totale de la mine et signalent le danger réel de fermeture qui pèse sur leur outil de production. Les protestataires ajoutent que depuis l’installation de leur nouveau directeur, Messaâdia Mohamed, il y a exactement une année, la société va mal sur tous les plans, accusant ce dernier de détruire le protocole technique de l’entreprise par l’usage anarchique des équipements. Les signataires de cette correspondance affirment qu’ils s’attendaient au lendemain de l’installation de ce responsable à ce qu’il s’attaque aux grand chantiers laissés en friche par ArcelorMittal, qui avait abusé de son partenariat en Algérie, laissant derrière lui des mines et des équipements dans un état lamentable. Ils citent, à titre d’exemple, la réhabilitation plus que nécessaire des chemins de carrière dégradés par l’usage abusif des explosifs en cours d’exploitation, le nettoyage des terrils éparpillés un peu partout et qui empêchent le passage des techniciens chargés de l’exploration de nouveaux gisements de minerai de fer. Une situation qui a favorisé la dégradation des équipements de l’entreprise, comme ce fut le cas de la niveleuse acquise il y a quatre mois seulement, et qui est aujourd’hui complètement à l’arrêt suite à une simple panne. Évoquant les problèmes d’exploitation, les mineurs indiquent qu’au lieu de s’attaquer aux problèmes suscités, le premier responsable a manqué de discernement en s’orientant plutôt vers la réserve du minerai de fer concassé entassé dans des silos pour alimenter en matière première le complexe sidérurgique d’El-Hadjar ces derniers temps. Un stock qui s’épuisera au grand maximum dans deux mois au plus, si on n’y prend pas garde, ce qui aura des conséquences catastrophiques pour le complexe d’El-Hadjar qui ne pourra plus être alimenté en minerai de fer, s’inquiètent les travailleurs. Et d’ajouter qu’au lieu de s’inquiéter de cette situation périlleuse pour ces deux entités économiques, le directeur consacrerait le plus clair de son temps à négocier avec la tutelle l’augmentation de son salaire et la location d’un véhicule de service de marque Peugeot 508 à raison de 10 000 DA par jour, soit un montant annuel de 360 millions de centimes, alors que l’achat d’une voiture neuve de ce même type ne saurait dépasser 250 millions de centimes. Les travailleurs reprochent également à leur directeur une propension démesurée pour les voyages qu’ils estiment sans intérêt pour la plupart et qu’il effectuerait juste pour bénéficier des frais de mission. Ils lancent ainsi un appel de détresse aux autorités compétentes pour qu’elles interviennent immédiatement, pour mettre un terme à l’anarchie qui règne au sein de la mine et à la mauvaise gestion de leur directeur actuel, en signalant qu’une enquête a été ouverte par la Gendarmerie nationale suite à un audit sur le budget des œuvres sociales de l’entreprise. Pour conclure, les auteurs de la lettre de dénonciation menacent de déclencher une grève générale au niveau de la mine au risque de paralyser le site sidérurgique si rien n’est fait pour améliorer la situation. Il n’a pas été possible de vérifier le bien-fondé ou non de ces accusations, le directeur concerné étant injoignable malgré nos innombrables tentatives de le contacter.
Rachid G.
