Le Rassemblement national démocratique (RND) assume très mal l’après-Ouyahia. A l’approche de son quatrième congrès prévu le 16 décembre prochain, rien n’est encore clair pour ce parti qui cherche désespérément un remplaçant de la voltige d’Ahmed Ouyahia, démissionnaire depuis janvier dernier.
Une défection qui compromet sérieusement le fonctionnement du RND qui n’arrive toujours pas à s’extirper d’une crise latente, qui risque de le rétrograder au purgatoire de la scène politique nationale, dont la recomposition se précise chaque jour un peu plus. La situation est d’autant plus préoccupante au RND, que le parti est en train de perdre gravement du terrain, avec à la clé des démissions symptomatiques du mal qui ronge le parti, mais aussi et surtout du charisme du désormais ex-patron, Ahmed Ouyahia.
En effet, la démission de l’Aménokal du Sud du pays, est aussi bien surprenante que néfaste pour le RND, qui assiste impuissant à l’hémorragie de ses cadres et militants de première heure, synonyme d’une grave crise intestine. Cette état de fait se conjugue étrangement avec des appels incessants provenant de la base militante de plusieurs wilayas, réclamant le retour d’Ouyahia aux rênes du parti.
C’est le cas de Tizi Ouzou, Blida et Tiaret entre autres, où des comités de soutien pour son retour ont été mis sur pied, mettant de la sorte la direction intérimaire du parti, dans l’embarras et l’impasse totale, ne parvenant pas à assumer un lourd héritage que celui laissé par Ahmed Ouyahia. Pour preuve, les neuf congrès régionaux organisés hier en perspective des prochaines assises nationales, n’ont débouché sur rien de concret, sauf, peut-être, la confirmation de la piste Abdelkader Bensalah pour remplacer Ouyahia à la tête du parti.
Là encore, faudrait-il que l’intéressé y consente, ne pouvant pas être au four et au moulin, en sa qualité de président du Conseil de la Nation. Pour rappel, même l’ex-ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid, pressenti pour diriger le RND, il y a quelques mois, est tombée à l’eau, lui-même étant l’un des très proches d’Ouyahia. Les redresseurs eux, menés par l’ex-ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum, ne sont pas parvenus à basculer les rênes du parti à leur faveur, en dépit du forcing qu’ils avaient exercé à la veille de la démission d’Ahmed Ouyahia.
Ce dernier, un présidentiable potentiel au demeurant, est très sollicité par la base militante du parti de même que les structures et autres cadres dirigeants, en ce sens que son éviction définitive équivaudrait simplement à une mort politique du parti, actuellement agonisant. Autrement dit, l’ex-Premier ministre pourrait revenir par la grande porte à la tête du RND, au vu de son charisme et de sa longue expérience sur le terrain politique national. Le dévouement et la gratitude affichée par les militants de base et les cadres directeurs du RND, pour celui qui a mené d’une main de fer, des années durant, la deuxième force politique dans le pays, ont pris le dessus sur une fronde qui n’aura pas fait long feu. En d’autres termes, le RND est tout simplement orphelin de son père adoptif, qui n’est autre qu’Ouyahia.
Par M. Ait Chabane