L’ancien bâtonnier national et avocat à la Cour suprême, Miloud Brahimi a plaidé dimanche à Alger en faveur de l’officialisation de la langue Amazighe dans la nouvelle constitution, qui marquera ainsi la réconciliation du peuple avec son histoire et ses origines.
S’exprimant à l’issue de sa rencontre avec le ministre d’Etat, directeur de cabinet à la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, dans le cadre des consultations sur le projet de la révision de la Constitution, M. Brahimi a axé ses propositions sur l’officialisation de la langue amazighe dans la nouvelle Constitution, à l’instar de la langue arabe, soulignant que la première réconciliation consisterait à » réconcilier le peuple avec son histoire et ses origines ».
« Concernant les constantes nationales, nous parlons beaucoup de la réconciliation nationale. Mais je pense que la première réconciliation nationale consisterait à réconcilier le peuple avec son histoire et ses origines », a-t-il déclaré.
Me Brahimi a également plaidé en faveur de l’abolition de la peine de mort, objet d’un moratoire depuis 1993, a-t-il rappelé, relevant que l’Algérie sera ainsi le premiers pays arabe dans cette initiative.
S’agissant de la réforme du secteur de la justice, M. Brahimi a appelé à réconcilier le juge et le justiciable pour que le citoyen « ait confiance en la justice de son pays », relevant que la détention préventive, devenue selon lui « une sentence préventive », est une « tragédie historique et nationale ».
« Il y a des gens qui sont en détention préventive depuis plus de 4 ans, notamment dans le cadre de l’affaire Sonatrach, quel est leur sort », a-t-il dit.
Par ailleurs, dans le sillage des débats sur l’environnement, notamment sur le gaz de schiste, Me Brahimi a indiqué qu’il avait proposé d’introduire des articles consacrant la protection de l’environnement et de la nature.
Le 15 mai dernier, la présidence de la République avait adressé des invitations à 150 partenaires constitués notamment des partis politiques, organisations et associations nationales représentants de diverses corporations, en vertu de la décision du président Bouteflika, prise le 7 mai dernier, en Conseil des ministres.
Les invitations ont été acceptées par 30 personnalités sur 36 destinataires, 52 partis politiques sur 64 invités, toutes les organisations et associations nationales destinataires d’une invitation et les 12 professeurs d’universités sollicités.