Invité mardi au forum d’El Moudjahid dont le thème du jour portait sur “Le droit et sa sollicitation dans la dynamique de changement actuel”, l’avocat et défenseur des droits de l’homme Me Brahimi a considéré que l’Algérie a besoin de réformes qui doivent absolument réussir. “En l’état actuel des choses, nous sommes condamnés à réussir dans ces réformes”, a-t-il dit.
Cet avocat et défenseur des droits de l’homme a estimé que les réformes annoncées étaient devenues “inéluctables” au regard de l’effervescence sociale que Brahim le pays depuis plusieurs mois et des changements intervenus dans la région arabe durant la même période. Pour ce défenseur des droits de l’homme, il est impératif, pour réussir les réformes, que celles-ci débouchent sur un Etat où les droits les plus élémentaires des citoyens seront respectés et où la démocratie “ne sera pas un vain mot”, tout en étant construite autour des trois grandes valeurs nationales et constitutionnelles que sont l’arabité, l’islamité et la berbérité. Pour lui, la Constitution, dont l’amendement est programmé pour 2012, doit “protéger à jamais les intérêts du citoyen” comme il est impératif que la prochaine loi fondamentale “soit mise à l’abri des aléas électoraux et des sensibilités conjoncturelles”, a-t-il souligné. Parlant de la justice, Me Brahimi a affirmé que le droit à l’erreur reconnu à cette dernière ne doit pas se transformer en droit aux “errements”. C’est même “une affaire trop sérieuse pour être confiée à des juristes”, selon sa formule, qu’il illustre par le fait qu’à son avis, l’engagement du président de la République de dépénaliser l’acte de gestion et le délit de presse ‘n’a pu être traduit en lois par les juristes”.
Estimant que la justice est “toujours” lié au système de gouvernance, Me Brahimi a estimé que l’on ne s’intéresse pas suffisamment au droit du justiciable. “On parle souvent de l’indépendance de la justice, des droits du juge et de l’avocat mais on occulte ceux du justiciable”, a-t-il regretté. Parlant de la presse, il s’est élevé contre les conditions “difficiles” dans lesquels exercent souvent les journalistes (salaires faibles, manque de formation et absence de statut), avant de qualifier d’”inconcevable” qu’à l’ère de l’Internet, l’on refuse l’accès du privé à l’audiovisuel. Pour sa part, Me Chérif Chorfi, avocat agréé près la cour suprême a salué les réformes en cours tout en revendiquant son “droit à la vigilance” car pour lui, réussir les réformes c’est aussi un long combat pour le changement des mentalités. “Si les gens n’adhèrent pas et ne s’impliquent pas de manière positive, il est évident que nous n’aurons droit, tout compte fait, qu’à un dialogue de sourds”, a analysé l’avocat.
RAF