“Nous sommes ici pour passer le réveillon et je devais repartir mardi, mais je songe déjà à prolonger, car c’est tout bonnement magnifique !” s’est émerveillé un père de famille.
La station climatique de Tikjda, située à plus de 1 478 mètres d’altitude, est l’un des joyaux de la wilaya de Bouira. Ce site naturel, d’une beauté à couper le souffle, attire en cette période de l’année des milliers de touristes, venus des quatre coins du pays, pour y passer les fêtes de fin d’année dans un cadre des plus féeriques. Dimanche, dernier jour de l’année 2017, Tikjda était littéralement prise d’assaut par des centaines de vacanciers, venus dire adieu à 2017 et accueillir 2018 loin du vacarme des cités. En cette journée ensoleillée et une température printanière, les touristes présents en masse s’adonnaient à des randonnées pédestres, prises de photos et autres batailles de boules de neige.
150 DA l’oisillon grillé !
Fait nouveau, les vendeurs de boissons alcoolisées ont laissé place à des commerçants qu’on n’avait pas l’habitude de voir à Tikjda : des “gargotiers” d’un genre particulier. En effet, certains villageois du coin élèvent des cailles afin de les griller sur commande. Le temps d’une halte, certaines familles commandent jusqu’à une dizaine de cailles, à la grande joie du vendeur. À 150 DA la pièce, les vendeurs de ces volatiles écoulent en une journée jusqu’à une centaine d’oisillons. Oui, des oisillons ! Car appeler un minuscule volatile, d’une petite centaine de gramme, une caille, c’est vraiment prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages ! Quoi qu’il en soit, les touristes trouvent leur compte et les marchands également.
Les lieux autorisent toutes les dépenses. L’occasion aussi. Et lorsque l’affluence est celle des grands jours, alors, les gargotiers de circonstance font des recettes inespérées. Et dimanche, il y a eu du monde à Tikdja. Se garer relève carrément de l’exploit. Pas une place de libre. Il faudrait laisser son véhicule à proximité du chalet du Kef. Les mioches étaient littéralement aux anges et s’adonnaient volontiers à des batailles de boules de neige, sous le regard attendri de leurs parents qui les filmaient avec leurs smartphones. Les amateurs de la montagne n’ont pas oublié leurs skis. Leurs panoplies à la main, ils partaient à la quête d’un espace et d’une poudreuse favorable à la glissade.
Les maîtres des lieux, qui ne sont autres que les singes magots, donnaient l’impression de n’avoir cure de ces “intrus” bipèdes. Ces macaques, en revanche, se montrent beaucoup plus “intéressés” lorsque les visiteurs leur proposent des gourmandises. L’expression “malin comme un singe” prend alors tout son sens, quand ces primates usent et abusent des regards boudeurs et autres mimiques pour obtenir… non pas une banane, mais du soda ! Ils en raffolent. Pour leur part, les touristes croisés aux abords du CNLST étaient joyeux. “On est là pour s’amuser et oublier nos tracas. La neige, la montagne et les grands espaces. Rien de mieux pour oublier l’espace d’un week-end les tracas du quotidien”, dira Athmane, un visiteur de la wilaya d’Aïn Témouchent. Sa compagne est, quant à elle, moins enthousiaste. “C’est beau, c’est vrai. Mais ce n’est pas entretenu, ni valorisé. Le monde entier nous envie Tikjda et on se contente de deux ou trois chalets.” Cet avis est également partagé par Rachid, un Algérois vivant en Espagne et plus précisément à Barcelone.
“Que vous dire, hormis que c’est un cadeau divin, mais hélas sous exploité”, a-t-il déploré. Et d’expliquer : “J’aurais aimé qu’il y eût un téléphérique pour rejoindre ce site plus rapidement et aussi des bancs où on peut s’assoir et admirer ces paysages magnifiques et aussi des bacs à ordures. Bref, un aménagement digne du ce site.” Pour d’autres vacanciers, moins regardants sur l’aspect équipement, Tikjda est “un paradis sur terre !” “Je suis venu de Skikda et plus précisément de la commune de Djamel-Ramdane et, très franchement, je trouve que Bouira est gâtée par le Seigneur avec ce site !”, dira Tahar, un quadragénaire accompagné de sa famille. “Nous sommes ici pour passer le réveillon et je devais repartir mardi, mais je songe déjà à prolonger, car c’est tout bonnement magnifique !”, s’est-il émerveillé.Animations et feu d’artifice
Pour la nuit de la St Sylvestre, les responsables du CNLST ont établi un programme riche et varié. Gala artistique, animations pour les enfants et un fabuleux feu d’artifice aux douze coups de minuit. Selon Mohand-Ameziane Belkacemi, chargé de communication dudit complexe, tous les moyens humains et matériels ont été mis à contribution pour offrir une prise en charge optimale aux touristes. “Depuis l’ouverture de la saison hivernale, le 15 décembre dernier, nous sommes mobilisés nuit et jour dans le but de satisfaire notre clientèle”, a-t-il soutenu. Même si ce n’est pas une nouveauté en soi, ce responsable a tenu à évoquer l’acquisition par le CNLST de raquettes à neige dans le but de permettre aux vacanciers d’effectuer des randonnées sur la poudreuse. “En Algérie, c’est une première ! Nous sommes le premier établissement touristique à avoir acquis ce matériel”, a-t-il soutenu.
Au cours de notre entrevue, notre interlocuteur s’est éclipsé pour régler un imprévu. À son retour, il expliquera : “Un client qui, à la base, devait être accompagné de cinq membres de sa famille, est finalement venu accompagné de 8 personnes. J’ai dû me démener pour leur trouver des chambres de libres. Pour nous, le client est réellement roi”, a-t-il tenu à souligner. Pour ce qui est des perspectives du CNLST, son attaché à la communication s’est montré très rassurant. “Avec le lancement prochain de la réhabilitation des remontées mécaniques, ainsi que le raccordement en eau potable, notre structure va renforcer son aspect touristique dans le but de mieux servir notre clientèle.”R. B.
