Les monuments archéologiques et historiques de la wilaya de Mila sont l’objet, depuis quelque temps, d’un intérêt académique accru au regard des multiples études universitaires en cours ou en voie de lancement pour en percer les secrets et en révéler la valeur, a-t-on appris hier du responsable de l’Office national de gestion des biens culturels protégés.
Selon un récent inventaire préliminaire, Mila renfermerait quelque 280 sites archéologiques de la civilisation romaine en plus d’une multitude d’autres vestiges des périodes protohistorique, byzantine et islamique qui en font un musée ouvert de l’histoire humaine.
Un des plus importants travaux en cours sur le sujet est une étude en post-graduation (magister) menée par une étudiante française Emmanuelle Lehchili de l’université de Nanterre Paris 10 et intitulée «étude de la société milie durant la période romaine».
Cette thèse devrait être soutenue début septembre de même que celle en phase finale de l’étudiant Azzedine Mejani de l’université d’Alger sur «l’architecture byzantine de la ville de Mila».
Youcef Berdoudi, de l’université Emir Abdelkader de Constantine, poursuit de son côté l’élaboration d’une étude sur «les monuments fatimides dans la ville de Mila» en scrutant le riche patrimoine historique de cette contrée connue à travers la tribu Koutama pour son rôle déterminant dans la fondation et l’évolution de la dynastie fatimide dans le Maghreb arabe puis au Moyen-Orient.
Quatre autres études en post-graduation sont actuellement en phase préparatoire.
Elles s’intéressent au trésor numismatique composé de 120 pièces de monnaie en or massif découvertes à Aïn Ettine (Mila) en 2003, aux transcriptions latines mises au jour dans la région, à l’élaboration d’une carte archéologique de la wilaya et, enfin, à la conception d’une étude monographique sur la ville de Mila.
Le responsable de l’Office national de gestion des biens culturels protégés a indiqué que, outre ces études, une réflexion est en cours pour lancer des projets d’étude sur les monuments islamiques de la wilaya et le réexamen des conclusions d’études précédentes, dont celle relative à la mosquée de Sidi Ghanem, afin notamment de valoriser ces sites et éventuellement engager des actions de restauration.
Les nombreux chercheurs et équipes de fouille ayant eu à mesurer la richesse historique de la région ont souvent déploré l’absence d’un musée d’histoire à même de donner un aperçu sur l’importance du patrimoine de la région aux visiteurs mais surtout aux nouvelles générations.
L’Office national de gestion des biens culturels protégés à Mila occupe actuellement, a-t-on déploré, des locaux inadaptés à sa mission.