Mila, la petite wilaya devenue capitale de l’eau et de la verdure

Mila, la petite wilaya devenue capitale de l’eau et de la verdure

La wilaya de Mila, qui s’est lancée avec résolution dans une bataille de développement dont elle commence à cueillir les fruits, se caractérise par de grandes réalisations dont le barrage de Beni-Haroun, le plus grand du pays, n’est pas la moindre. L’on ne peut, en effet, évoquer aujourd’hui la wilaya de Mila sans que vienne à l’esprit le barrage de Beni-Haroun, le plus important ouvrage hydraulique jamais construit depuis l’indépendance.

La « mer de Mila » comme se plaisent à l’appeler les habitants de cette région qui s’apprête à accueillir, samedi, le Premier ministre, Adelmalek Sellal, emmagasine, en ce début d’année 2014, près d’un milliard de m3 d’eau.

Les grands transferts en travaux à partir de ce barrage en direction des wilayas d’Oum El Bouaghi, de Batna et de Khenchela permettront de booster davantage l’agriculture dans tout le nord-est algérien grâce à une irrigation abondante.

Dans le cadre de ces transferts hydrauliques, la commune de Teleghma, au sud de la wilaya de Mila, bénéficiera d’un périmètre d’irrigation de prés de 5.000 hectares.

Optimistes, les agriculteurs de Teleghma et des communes environnantes, comme Oued Segene et Oued Athmania considèrent le projet comme un « stimulant à la diversification de la production agricole dans ces zones fertiles ».

Les agriculteurs aspirent à développer la culture de pommes de terre, de carottes, d’ail et autres légumes avec l’extension des superficies irriguées par la mise en exploitation du système de transferts hydrauliques, affirment des fellahs des ces régions.

Ils estiment également que l’augmentation des capacités de stockage des produits agricoles et la promotion des investissements dans le secteur de l’agroalimentaire, sont une « valeur ajoutée » pour un secteur névralgique où Mila entend bien se distinguer.

Autour de la « mer de Mila » le cadre de vie des 800.000 habitants de cette wilaya s’améliore à vue d’£il et le progrès est visible dans cette wilaya du nord-est du pays « coincée » entre six wilayas (Sétif, Jijel, Skikda, Constantine, Batna, Oum El Bouaghi et Sétif).

De plus, le barrage de Beni Haroun impulse et promeut l’aquaculture et permet le développement d’activités de loisirs autour du plan d’eau comme le démontre l’organisation régulière de régates et de diverses autres compétitions nautiques.

— Mila, une wilaya agricole aux atouts en quête de valorisation —

Véritable grenier de la région, les terres fertiles et généreuses de Mila ont encore une fois été au rendez-vous, en 2013, avec une production de deux millions de quintaux de blé. Une performance qui conforte la position de Mila au plan national.

Dans les zones montagneuses, les divers projets de développement rural ont favorisé le développement de l’arboriculture fruitière qui totalise une superficie de 12.000 hectares dont 10.000 hectares d’oliveraies ayant produit, la saison écoulée, 80.000 quintaux d’olives.

D’autres filières agricoles dévoilent des signes d’une croissance qui vont crescendo, à l’instar de la filière laitière qui a produit, l’année dernière, 109 millions de litres dont 35 millions collectés et acheminés vers des unités de transformation publiques et privées.

Les prouesses de l’aviculture enregistrent aussi une courbe ascendante avec pas moins de 187.000 tonnes de viandes blanches et une activité avicole performante avec 138 millions d’£ufs produits.

A ce potentiel agricole certain, les efforts s’orientent à Mila vers l’investissement productif dont la concrétisation a commencé avec le projet de réalisation d’une deuxième zone industrielle de 247 hectares à Chelghoum-Laïd.

Sur la même lancée, le comité d’Assistance à la localisation et à la promotion de l’investissement et de la régulation du foncier (CALPIREF) a validé 176 projets dans les secteurs industriel, agricole et touristique.

Dans le domaine du tourisme, précisément, l’objectif est d’exploiter les atouts d’une ville au patrimoine archéologique, historique et culturel riche et diversifié.

Dans ce contexte, l’augmentation des capacités d’accueil et l’impulsion du tourisme thermal figurent dans la plan d’action visant à faire de cette région une destination touristique.

— Le gaz de ville est devenu « gaz de campagne » à Mila —

Le gaz naturel, jadis « un luxe » dont ne bénéficiaient que quelques privilégiés dans des quartiers de Mila et de Chelghoum-Laïd est aujourd’hui, à la faveur d’investissements colossaux, à la portée de tous. Le taux de couverture a atteint, en ce début de 2014, les 62 %, et touche des douars et des mechtas parmi les plus reculées et les zones montagneuses.

Au point de faire dire à un habitant de la localité de Ferdjioua que ce « n’est plus le gaz de ville mais le gaz de la campagne ».

Tout cela fait que les préoccupations de la population de cette wilaya n’ont plus trait ni au gaz, ni à l’électrification, ni même au logement au regard des importants programmes d’habitat en cours, mais plutôt – signe des temps- du déploiement du réseau de l’internet et de l’amélioration du débit.

— Des attentes en matière de désenclavement —

Bien qu’occupant une position de carrefour entre six wilayas, Mila, selon un document des services de la wilaya, demeure « une wilaya enclavée ». Une situation qui nécessite l’amélioration de son ouverture et de son intégration au plan régional et national.

Des efforts considérables ont été déployés en la matière : doublement et modernisation des réseaux routiers desservant Mila, réalisation d’un échangeur sur les hauteurs de la commune de Tassadane Heddada, à l’extrême nord de la wilaya, et multiplication des actions d’entretien des axes secondaires, en plus du lancement attendu pour les prochains jours de la pénétrante autoroutière devant relier, via Mila, le port de Djendjen à la wilaya de Sétif.

Cependant, estime-t-on ici, c’est le chemin de fer qui serait de nature à ouvrir de nouvelles perspectives de développement, d’autant que trois projets d’intensification de la voie ferrée entre Mila et El Milia (Jijel), Mila à Sétif et Mila-Chelghoum Laïd sont jugés « envisageables », par les services de la wilaya.

C’est dire la volonté d’ouverture de cette région vers d’autres horizons.