Mila : Diplômés universitaires cherchent emplois

Mila : Diplômés universitaires cherchent emplois

Le calvaire des diplômés universitaires continue et n’est pas près de prendre fin. L’espoir de voir la situation désastreuse qu’ils vivent au quotidien s’améliorer un jour dans la wilaya de Mila est utopique.

Le rêve de pouvoir un jour trouver un travail s’est depuis longtemps estompé et a cédé la place à la peur de sombrer éternellement dans le chômage. Les jeunes diplômés baignent dans le stress et la lassitude et ne croient plus en rien, ils vomissent le pays et le jour où ils ont choisi d’aller à l’université. La plupart disent qu’ils traversent des périodes très difficiles. Toutes les portes leur sont fermées, un chemin sans issue se dresse devant eux aussi vivent-ils une fatalité qui ne dit pas son nom prétendant qu’eux seuls la ressentent. Ils veulent travailler et faire valoir leurs qualités et leurs aptitudes, en vain. Ils ont contacté l’Anem, la DASS, les APC, daïras, wilaya, les directions de wilaya, les entreprises publiques et privées mais rien n’est venu leur rendre le sourire, eux, qui, lors de la présentation de leurs mémoires de fin d’études croyaient, diplômes en poche, détenir les clés du monde du travail et y entrer de plain-pied. Mais au bout du compte, c’est la désillusion et la déception qui leur tiennent compagnie depuis la fin de leur cursus. Les diplômés universitaires, fort nombreux, vivent mal leur quotidien et le crient haut et fort car ils se considèrent comme une charge pour leurs parents et ne l’acceptent pas. Ils veulent voler de leurs propres ailes et faire plaisir à leur famille. Ingénieurs, architectes, géologues, avocats et autres métiers courent les rues. «Les bureaux d’études, les entreprises de construction des deux secteurs, l’Anem, la DASS ne veulent de nous. Tout est saturé selon les responsables de ces institutions. Quant à ouvrir un bureau d’études en architecture, il faut effectuer un stage de deux ans auprès d’un architecte déjà agréé et attendre», nous a avoué une jeune femme nouvellement diplômée. Et c’est le même son de cloche pour les avocats, les pharmaciens et les ingénieurs toutes spécialités confondues.

Tous les titulaires de licence et de master regrettent d’avoir entamé et poursuivi des études universitaires. Ils disent avoir accroché leurs diplômes sur le mur de leur chambre car ce ne sont, selon leurs dires, que des bouts de papier qui ne servent pratiquement à rien. Ils ont frappé à toutes les portes sans succès. L’Anem, censée leur trouver des emplois affiche «complet», les entreprises également. Le refrain en vogue répété par les diplômés à la question «As-tu trouvé un job ?»

Les entreprises privées et publiques ne jouent pas le jeu et n’offrent rien aux diplômés. «Où faut-il donc s’adresser pour décrocher un emploi» est le cri de détresse de tous ces diplômés. Faute de postes d’emploi, des centaines, voire des milliers de diplômés universitaires, ont fui le pays sur une barque de fortune au risque de leur vie. «Faute d’emploi, l’Etat devrait nous verser des pensions de chômage, c’est le seul moyen de nous redonner, ne serait-ce qu’un semblant de reconnaissance pour tous les efforts que nous avons fournis durant notre cursus universitaire et nous redonner espoir quant à un avenir meilleur», nous avoue Mourad, un architecte à la recherche d’un emploi depuis plus de cinq ans. Est-ce trop demander à l’Etat ? n