Le petit village de Aïn Djmil, dans la commune d’Ahmed-Rachedi, à l’ouest de Mila, s’accommoderait parfaitement avec l’appellation de bourg oublié des responsables. Personne n’en parle ni s’y intéresse ; il est complètement abandonné par les élus et les commis de l’État. Ses habitants affirment, en effet, que ni le P-APC et moins encore le chef de daïra ne s’y sont rendus, pas même une seule fois, depuis les élections locales de 2014, malgré les déficits tous azimuts et l’absence totale des commodités qu’endure cette localité. Figurez-vous, le réseau d’assainissement du village, à titre d’exemple, est obstrué depuis pratiquement 3 ans, mais cela ne semble nullement inquiéter les responsables locaux. “Nos eaux usées se déversent à l’air libre ; elles ruissellent dans les rues et les champs depuis 3 ans, c’est un miracle que nous n’ayons pas contracté le choléra au vu de l’état du milieu où nous évoluons quotidiennement”, dira un habitant du village. Un miracle ! C’en est bel et bien un, si l’on sait que les marmots du village, frange particulièrement vulnérable, se livrent à leurs jeux d’enfants dans des endroits traversés par des rus d’eaux usées aux odeurs fétides qui empoisonnent l’air. En outre, la localité est privée d’eau de robinet depuis juin passé, soit depuis 3 mois, selon les affirmations des riverains. Ceux-ci affirment recourir, chaque jour que Dieu fait, au système D pour se procurer le liquide vital. “Nous ramenons l’eau à coup de jerricans à partir des sources de la région, parfois nous l’achetons aux revendeurs qui viennent au village avec leurs camions-citernes”. Par ailleurs, les habitants de Aïn Djmil déplorent la faiblesse de l’alimentation électrique, en l’absence d’un transformateur dans l’agglomération. “L’électricité est très faible. Les climatiseurs et les réfrigérateurs ne démarrent même pas. Combien de fois j’ai jeté des denrées alimentaires à cause de la rupture de la chaîne du froid ! L’installation d’un transformateur est plus qu’impérative”, explique un commerçant. Aussi, les citoyens de Aïn Djmil appellent-ils les autorités à s’intéresser à leur situation pour les extirper du calvaire qu’ils endurent depuis des années.
KAMEL B.