Mila: 84 protestations de foule en cinq mois

Mila: 84 protestations de foule en cinq mois

84 protestations de foule, comprendre «barricades» et fermetures de sièges d’APC, ont été enregistrées sur le territoire de la wilaya de Mila en l’espace de cinq mois, de juin à octobre, c’est ce qu’a déclaré Abderrahmane Kadid, le wali, sur les ondes de la radio régionale de Mila.

Un chiffre relativement énorme qui fait penser que rien ne va dans la wilaya de Mila et que tout est à refaire. Cependant, la vérité est tout autre, car, comparativement à d’autres wilayas, Mila se porte plutôt bien. Abderrahmane Kadid s’est dit très étonné par le nombre de protestations, alors que les programmes de développement se poursuivent le plus normalement du monde. Il ne comprend toujours pas les raisons qui poussent les citoyens à fermer les routes devant des fonctionnaires, des ouvriers, des étudiants, des personnes malades ou ayant d’importants rendez-vous. Est-ce le meilleur moyen ? Toucher aux libertés des autres, est-ce normal ? Dans la wilaya de Mila, les « barricades », comme nous l’avions déjà décrit dans de nos précédents articles, sont devenues une banalité, car parfois des bambins pas plus hauts que trois pommes s’amusent à « barrer » les routes, et ce, devant l’indifférence de tous. Elles sont devenues un véritable sport. Eau potable, gaz de ville, électricité, routes, transport scolaire sont les éternelles revendications citoyennes. L’Etat peut-il satisfaire toutes les revendications à la fois et immédiatement ?



Cela relève de l’impossible. Les « otages » de la route barrée savent que tôt ou tard, cette dernière sera ouverte à la circulation, de gré ou de force, et que la seule solution, pour les usagers de la route bloquée, demeure le contournement de la « barricade », même si pour cela il faut parcourir des centaines de kilomètres et emprunter des routes pas facilement carrossables. Les citoyens subissent la loi des protestataires, sans mot dire, dans l’indifférence totale. Est-ce logique ? Faut-il croire que rien ne va dans la wilaya de Mila, au vu du nombre de protestations, ou s’agit-il tout simplement de colères citoyennes passagères sans aucun motif valable ? C’est la question que s’est posé le wali et à laquelle il ne trouve pas d’explication fiable.

Des manques, il y en a, comme partout ailleurs, mais de là à croire qu’il suffit d’un coup de baguette pour que tout se réalise, c’est un peu rêver, vous dira la première personne rencontrée sur votre chemin, et empêcher les gens de vaquer à leurs occupations quotidiennes, c’est un peu défier le reste de la population et manquer de respect à autrui. Abderrahmane Kadid, le premier magistrat de la wilaya, ne comprend toujours pas le pourquoi et le comment de ces fermetures de routes et de sièges d’APC. La zone Sud (Chelghoum Laïd, Tadjenanent, Oued Athmania…) n’a enregistré que 16 fermetures, alors que la zone Nord (Mila, Grarem, Ferdjioua, Beïnen…) en a enregistré 68. La différence est de taille. La zone nord serait-elle plus lésée que la zone Sud ? Pourquoi recourir aux « barricades », alors que toutes les portes des administrations et surtout celle du wali sont ouvertes aux citoyens ? Le wali en appelle au bon sens des citoyens pour soumettre leurs revendications dans le calme et la sérénité. Le message sera-t-il entendu ?