Le secrétaire d’Etat à la communication, Azzedine Mihoubi, a préconisé la création de journaux par des jeunes comme alternative à la situation actuelle des journalistes et de la presse.
Le but de cette initiative est d’assurer la relève et faire en sorte que ces publications offrent de meilleures conditions légales et humaines», a-t-il affirmé hier lors d’un entretien accordé à notre confrère le Jeune indépendant.
En évoquant les conditions matérielles essentielles pour l’exercice de la profession dont doivent disposer les organes de presse, notamment les bagages intellectuels, M. Mihoubi a mis l’accent sur l’éthique et la déontologie qui «définissent les règles d’une concurrence loyale».
Il a, de ce fait, particulièrement souligné la nécessité que tout organe de presse dispose d’un règlement intérieur qui «consacrerait la relation entre le journaliste et ses responsables et informer le journaliste sur ses devoirs quant à la ligne éditoriale du journal dans lequel il exerce». Selon lui, il est impératif d’améliorer les lois qui régissent l’exercice de la profession.
«Après vingt ans d’exercice journalistique, la presse indépendante doit prendre conscience de la nécessité de réviser le code de l’information», a affirmé M. Mihoubi, en se référant, au président de la République qui «a répondu favorablement à cette doléance dans son programme électoral de 2009, dans sa lettre adressée à la presse, un 3 mai, promettant et s’engageant à réviser cette loi».
D’un autre côté, le secrétaire d’Etat a appelé la famille de la presse à s’organiser davantage, estimant, qu’il ya un besoin de représentation des travailleurs exerçant dans les imprimeries, des agences de communication et de publicité, qui, doivent êtres associées au débat.
En ce qui concerne les lois, il a indiqué qu’elles attendent d’être débattues par la corporation. La carte professionnelle de presse est également liée à la nouvelle loi sur les médias qui fixe les conditions de son attribution, devait-il ajouter.
L’Etat a toujours soutenu la famille de la presse, que ce soit par la publicité, l’octroi de locaux avec des loyers à des prix symboliques à des titres de la presse à la maison de la presse ou la prise en charge sécuritaire de travailleurs de la presse au cours des années difficiles, a affirmé M. Mihoubi, avant d’expliquer que la finalité est de sauvegarder la profession.
Mais, aujourd’hui, a-t-il enchainé, «des titres de la presse sont arrivés à améliorer leur situation matérielle et peuvent s’offrir de meilleures conditions de travail pour leurs employés».
Interrogé au sujet des nouvelles chaînes de télévision qui devraient être créées, le secrétaire d’Etat à la communication a indiqué que son département œuvre actuellement à la préparation du dossier relatif au bouquet de la TNT.
Il est nécessaire d’«aller vers la numérisation si nous ne voulons pas que d’ici à 2020 nous soyons hors course», a-t-il affirmé, avant d’expliquer que dans le cas contraire, «nous risquons de ne pas passer à la télévision, c’est-à-dire que nous serons dépassés par les nouvelles technologies».
Il a annoncé que d’ici à l’année 2015, nous devons arriver, au moins, au lancement de cinq nouvelles chaînes essentielles, notamment la news, la chaîne nationale 2, consacrée aux informations locales, une autre sportive, une chaîne relevant de l’enseignement supérieur et une culturelle.
Aucun nom n’a, pour le moment, été cité pour la désignation de journalistes ou autres.
Pour ce qui est de l’ouverture du champ audiovisuel au privé, M. Mihoubi a indiqué que la priorité est d’améliorer et de moderniser la télévision algérienne du point de vue technique et en ce qui concerne le programme.
Et d’ajouter, qu’«il faut que soient réunis un environnement juridique, un autre économique et un développement humain adéquats pour penser à d’autres idées et à d’autres solutions».
L’Algérie a acheté les droits de retransmission de vingt-deux matches, dont ceux de l’équipe nationale de football au Mondial qui aura lieu en Afrique du Sud, et obtenu l’accréditation de vingt à vingt-cinq entreprises de presse algériennes qui vont couvrir l’événement, a annoncé en outre M. Mihoubi. Une solution, pour les cachetiers de radio El Bahdja, est envisagée et le directeur général de l’ENRS est chargé de cette affaire, a-t-il affirmé.
En définitive, le responsable du secteur de la communication devait inciter les journalistes à «œuvrer à obtenir leurs droits professionnels et sociaux par l’organisation de la corporation, toutes entreprises confondues», et ce, en souhaitant que «des aventuriers ne se mettent pas à lancer des journaux et mettent les journalistes dans des situations peu enviables».
Par Amar Rafa