Mihoubi à partir d’oran : « Le raï est un patrimoine de paternité algérienne »

Mihoubi à partir d’oran : « Le raï est un patrimoine de paternité algérienne »

Pour Mihoubi, tous les atouts plaident pour le classement, par l’Unesco, dudit chant en tant que richesse culturelle et en tant que patrimoine universel de droit algérien.

«Le raï est un patrimoine populaire algérien.» Telle a été la déclaration- phare faite dans l’après-midi d’hier par le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, qui répondait à la question de L’Expression ayant soulevé la concurrence accrue à laquelle se sont livrés ces deux dernières années l’Algérie et le Maroc revendiquant, tous les deux, la paternité d’un tel chant qui fait de plus en plus recette en drainant des milliers de fans, aussi bien au niveau africain qu’au niveau mondial. Pour Mihoubi, tous les atouts plaident pour le classement, par l’Unesco, dudit chant en tant que richesse culturelle et patrimoine universel de droit algérien.

«Les défunts Blaoui El Houari, Ahmed Wahbi et tant d’autres en ont été pionniers en développant un tel style artistique oranais», dira Azzedine Mihoubi annonçant, sans plus de détails, la venue incessamment en Algérie de la directrice de l’organisation onusienne de l’Unseco, Mme Azulay. Cette première dame, présidant les destinées de la culture universelle et dont le père aurait été, pendant de longues années, conseiller du roi marocain Hassan II, pourra-t-elle prendre partie au profit du Royaume marocain dans le cadre du traitement des dossiers de candidature de l’Algérie et du Maroc?

Le ministre algérien de la Culture dira en ce sens et sans aucun autre détail que «Mme Azulay est en train de prendre toutes les dispositions nécessaires». Revenant justement sur la question du raï et son festival annuel institutionnalisé officiellement dans la wilaya de Sidi Bel Abbès depuis 2008, l’édition de 2017 n’a pas été retenue.

Le ministre ne voyant aucune «défaillance», estime que la politique d’austérité instaurée par le gouvernement et par ricochet touchant le secteur qu’il guide, la culture oblige à prendre des mesures s’imposant et dont la minimisation des frais dépensés. Cependant, le festival du raï n’est pas supprimé du programme des activités relevant du département de la culture. «Il (le festival du raï) se tiendra une fois toutes les deux années», a affirmé le ministre. Sur le plan de l’animation artistique, la ville d’Oran connaîtra d’importantes activités, d’autant que, a expliqué le ministre, la ville se prépare activement pour la domiciliation des Jeux méditerranéens. D’autres nouveautés sont annoncées comme la création d’un orchestre symphonique à Oran dans les deux prochaines années. Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a annoncé une telle nouvelle à l’occasion d’une cérémonie de dénomination de l’Institut régional de musique au nom du moudjahid et artiste le défunt Blaoui Mhamed El Houari. L’orchestre symphonique, a indiqué Azzedine Mihoubi, sera créé dans un délai n’excédant pas deux années, dans le cadre des préparatifs des Jeux méditerranéens de 2021 qui auront lieu à Oran. «Les Jeux méditerranéens ne sont pas uniquement un événement sportif, mais également culturel durant lequel l’Algérie et la culture algérienne, dans toutes ses dimensions, seront montrées au monde entier, et la création d’un orchestre symphonique est un challenge pour donner un cachet particulier à ces jeux», a-t-il déclaré, ajoutant que les pouvoirs publics apporteront toute l’aide nécessaire à ce projet, qui représente un véritable défi. «Blaoui El Houari est un moudjahid qui a également chanté l’Algérie et ses martyrs. C’est un grand artiste qui a marqué la mémoire de son pays et qui a donné un nouveau souffle à la culture algérienne. C’est une personnalité qui a laissé une empreinte indélébile en Algérie et à l’extérieur de l’Algérie», a-t-il dit, rappelant que l’artiste a laissé un grand répertoire dans lequel puisent les nouvelles générations.

«Il faut faire bouger la culture algérienne dans toutes ses dimensions», a-t-il soutenu, annonçant que plusieurs établissements culturels du pays seront baptisés aux noms de grands artistes défunts algériens. Par ailleurs, le ministre a assisté, au théâtre régional d’Oran Abdelkader-Alloula, à une opérette «El Fadjr Wal Miqsalla «(L’Aube et la guillotine), un hommage à Ahmed Zabana, premier chahid guillotiné à la prison de Serkadji (Alger) le 19 juin 1956, L texte est écrit par Azzedine Mihoubi et la musique est de Blaoui El Houari.

Le texte de cette opérette a été écrit par le ministre lui-même alors que les compositions musicales, tant émouvantes, ont été agencées par Blaoui El Houari.

Le défunt a, de son vivant, formulé son ambition quant à ne rendre publique ladite oeuvre qu’après sa mort.

Le serment, lui ayant été tenu, il a été observé aussi bien par le ministre que par les tenants du pouvoir local.

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