Migration clandestine et main-d’œuvre

Migration clandestine et main-d’œuvre

Ghania Oukazi

Migration clandestine et main-d’œuvre

«Oui, nous avons besoin de main-d’œuvre et nous sommes en phase d’expertiser le phénomène de la migration clandestine, nous avons donc un chantier ouvert à cet effet.»

C’est la réponse donnée hier par le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire lors de son inauguration à In Salah d’un centre d’accueil des migrants illégaux. A la question sur l’éventualité d’accorder la légalité aux migrants pour répondre aux besoins de main-d’œuvre qu’éprouvent l’ensemble des secteurs d’activités, Nouredine Bedoui n’a pas hésité à affirmer que «on est en phase d’expertiser, d’étudier ce phénomène, nous avons un chantier ouvert, des secteurs, nous avons des expériences autour de nous, nous sommes en train de réfléchir par quels moyens pourrions-nous mettre en place des mécanismes à même de permettre aux migrants de constituer une main-d’œuvre légale».

Il rebondira sur le sujet des centres d’accueil ou de transit pour préciser que «nous avons ouvert les premiers il y a trois ou quatre ans dans le but de consacrer des conditions correctes de rapatriement des migrants clandestins vers leur pays d’origine». Entre l’appellation centre d’accueil, de transit ou d’hébergement, le ministre n’en fait pas un cas parce que, a-t-il dit, «notre rôle est de mettre en place ces conditions qui impliquent le respect de l’être humain et de ses droits». L’essentiel à ses yeux est qu’en procédant à leur ouverture, «l’Etat veut en faire des symboles de respect des droits de l’homme». L’examen et le règlement de la problématique de régularisation de migrants clandestins pourrait peut-être transiter par ces centres pour en faire sortir, selon un expert, une main-d’œuvre dont a besoin le pays. «Beaucoup d’enfants sont nés chez nous, il faut au moins qu’on leur garantisse l’école, qu’on le veuille ou non, ils sont Algériens(…).»

Bedoui réitère son appel «au respect des lois de la République par les étrangers qui désirent pénétrer le territoire nationale». Il affirme que «les portes de l’Algérie sont grandes ouvertes aux personnes qui viennent par la voie légale, nous n’avons pas de complexe ni de problème, bienvenue à tout le monde, l’Algérie a ses institutions et ses hommes, elle a vécu le terrorisme toute seule, nous avons souffert plus que tout le monde, nous nous sommes sacrifiés plus que tout le monde, personne ne nous donne de leçons sur quoi que ce soit, nous respectons les conventions internationales comme il se doit et dans la transparence totale».

Dans la matinée, lors de sa visite d’une exploitation agricole à In Salah, il a appris que les services de la BADR et des CCLS ne sont pas dans cette wilaya déléguée. Au titre de la décentralisation, il pense qu’ «il faut que les cadres descendent sur le terrain pour découvrir les potentialités et les richesses du pays, ces services doivent être ouverts dans cette wilaya déléguée, il faudrait que les banquiers viennent ici, c’est ça la vraie bataille du développement». En fin d’après-midi, Bedoui a rencontré la société civile de la wilaya déléguée. Aujourd’hui, il achèvera son périple au Sud par des activités similaires à Tamanrasset.