Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a réitéré ses réticences face à l’opération navale de lutte contre les trafiquants de migrants en Méditerranée mise sur pied par l’Union européenne.
« Il y a peut-être d’autres façons » de régler la crise des migrants, a estimé Ban Ki-Moon après une rencontre avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, rappelant sa « préoccupation quant à l’idée de détruire les bateaux » utilisés par les passeurs. Ces bateaux servent aussi souvent à la pêche. « Quand on envisage de détruire des bateaux, cela pourrait conduire in fine à priver des gens de moyens de subsistance qui sont déjà très limités », a jugé Le secrétaire général des Nations unies.
L’Union européenne a décidé de mettre sur pied, le 18 mai, une opération navale sans précédent pour « casser » l’activité des réseaux de trafiquants qui gèrent les traversées de migrants en Méditerranée, après une série de naufrages meurtriers.
Cette opération, qui envisage de « neutraliser » les embarcations utilisées par les passeurs, requiert un feu vert du Conseil de sécurité de l’ONU. « Il revient aux membres du Conseil de sécurité de décider, mais je crois que des opérations militaires n’ont qu’une efficacité limitée », a-t-il ajouté.
« Bien sûr, je soutiens le renforcement des capacités militaires pour les opérations de surveillance et de sauvetage », a par ailleurs dit le secrétaire général des Nations unies. « Notre priorité devrait être donnée au fait de sauver des vies, à l’assistance humanitaire », a-t-il insisté. « En même temps, il faut regarder les racines du problème. Pourquoi ces gens risquent leur vie? », a déclaré le secrétaire général des Nations unies, plaidant pour une « réponse globale ». « Nous devons montrer une solidarité internationale sur ces sujets. Il nous faut des voies (d’immigration) légales et importantes, pour que les gens puissent trouver des moyens normaux d’émigrer en cherchant une vie meilleure ».Ban Ki-moon, qui rendait visite aux institutions européennes hier et aujourd’hui, s’est également longuement entretenu avec la chef de la diplomatie Federica Mogherini. Il doit aussi rencontrer dans l’après-midi Donald Tusk, le président du Conseil européen, qui représente les Etats membres .