Migrants clandestins : 2 000 morts de janvier à avril

Migrants clandestins : 2 000 morts de janvier à avril

Décompte n Chaque mois depuis le début 2015, l’Europe reçoit près de 70 000 demandes d’asile. En 2015, plus de 80 000 migrants ont survécu à la traversée de la Méditerranée avant d’atteindre l’Europe.

Malheureusement, 2 000 autres sont morts de janvier à avril lors de la même traversée, selon Francisco Madeira, directeur du Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (Caert), qui a donné ces chiffres, hier, lors d’une rencontre sur «L’immigration clandestine en Afrique : quelle approche pour une solution globale ?».

Se basant sur les statistiques de l’Union européenne, le directeur du Caert a indiqué, aussi, que comparativement à 2014, quelque 620 000 personnes ont demandé l’asile en Europe suite à l’instabilité politique et les diverses crises. Selon Madeira, l’Organisation internationale des migrations (Oim), au Canal de Sicile, à lui seul, 2 511 personnes sont mortes entre la Lybie, l’Egypte, la Tunisie et l’Italie, dont 1 549 portés disparus et 70 ont perdu la vie le long des nouvelles routes entre l’Algérie et l’Ile de Sardaigne, 4 091 au large des Iles Canaries et du détroit de Gibraltard entre le Maroc et l’Espagne dont 1 986 disparus, 895 morts en mer Adriatique entre l’Albanie, le Monténégro et l’Italie dont 220 sont portés disparus. «Les migrants ne traversaient pas uniquement la mer à bord de pirogues. Mais également dans des navires de cargaison où 146 hommes sont morts asphyxiés ou noyés». Ce qui a favorisé, selon lui, la montée de la criminalité multiforme en Afrique qui constitue l’une des principales opérations du djihad au monde. «La menace terroriste sur notre continent se traduit par la création et la résurgence de nombreux groupes djihadistes en Afrique du Nord, la Corne de l’Afrique, Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale. Ces groupes multiplient les allégeances à l’Etat islamique et à El Qaïda et ils déstabilisent les Etats», a-t-il indiqué dans sa communication. Pour illustrer ses propos, l’intervenant a indiqué qu’en 2014, les régions de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique Centrale, à elles seules, ont respectivement vu 254 et 194 attaques terroristes ayant occasionné respectivement 6 052 et  6 335 morts. Ce qui a poussé les populations civiles à opter pour l’exil, abandonnant leurs domiciles.

«C’est dans ce contexte que les migrants clandestins se livrent et tombent entre les mains de réseaux criminels d’aide à l’immigration clandestine et au terrorisme. Entrent alors en jeu, les différents éléments de la longue chaîne criminelle (racoleurs, fournisseurs de faux papiers, passeurs, hébergeurs, transporteurs…) et qui font payer aux migrants illégaux, le prix le plus fort pour leur fournir les moyens de franchir les obstacles naturels (mer, montagne, fleuve, désert…) ou humains (poste frontières, murs…) dans des conditions de sécurité extrêmement précaires» a-t-il souligné. Organisée par Nabil Yahiaoui, nouvellement vice-président de l’Union panafricaine de la jeunesse Afrique du Nord et président du Rassemblement algérien de la jeunesse (Raja), la rencontre s’est tenue à l’hôtel Riadh, Sidi Fredj (Alger), à l’occasion de la célébration de la Journée de l’Afrique le 25 mai dernier.

Souad Labri